Des Coalitions d’action du Forum Génération Égalité, l’ONUDC et ONU Femmes ont uni leurs forces afin de produire la deuxième édition d’un rapport sur les meurtres de femmes et de filles liés au genre, rendu public le 22 novembre dernier. Cinq faits essentiels se dégagent. Les voici :
Publiées en prévision de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et de la campagne des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, les conclusions glaciales du rapport ajoutent un sentiment d’urgence à la situation de crise mondiale actuelle dans ce domaine.
Les femmes et les filles sont plus susceptibles d’être tuées par leurs proches
En 2021, environ 45 000 femmes et filles à travers le monde ont été tuées par leur partenaire intime ou par d’autres membres de leur famille (ce qui inclut des pères, des mères, des oncles et des frères). Cela signifie qu’en moyenne, plus de cinq femmes ou filles sont tuées chaque heure par un membre de leur propre famille.
Le féminicide est un problème universel.
Ajustées en fonction de la taille de la population totale, les données disponibles montrent qu’en 2021, 2,5 femmes et filles pour 100 000 personnes ont été tuées par un partenaire intime ou un membre de leur famille en Afrique, comparativement à 1,4 en Amérique, 1,2 en Océanie, 0,8 en Asie et 0,6 en Europe.
L’échelle réelle du féminicide est probablement beaucoup plus élevée.
Pour environ quatre meurtres intentionnels de femmes et de filles sur dix en 2021, on ne dispose que d’informations insuffisantes permettant de les identifier comme des meurtres liés au genre, en raison de variations nationales dans les pratiques d’enregistrement et d’enquête en matière de justice pénale.
Ils peuvent être liés au viol ou à la violence sexuelle commise par une personne inconnue de la victime à la mutilation génitale féminine ou la violence dite « d’honneur » , aux conflits armés, aux gangs, à la traite des personnes et à d’autres formes de crime organisé.
Les femmes et les filles marginalisées sont celles qui sont les plus confrontées aux risques.
Pour prévenir le féminicide, il est crucial que les autorités nationales enregistrent des données complètes sur les victimes. En identifiant les femmes et les filles les plus à risque, les pays peuvent mieux éclairer les mécanismes de prévention et de protection.
Le féminicide peut et doit être évité.
On peut et on doit prévenir ce crimes grâce à des initiatives de prévention primaire axées sur la transformation de normes sociales nocives et la mobilisation de l’ensemble des communautés et des sociétés visant à instaurer une tolérance zéro à l’égard de la violence faite aux femmes. Cela passe également par une intervention précoce et une évaluation des risques. Et ce, à travers l’accès, le soutien et la protection axés sur les victimes ainsi qu’à l’accès aux services de police et judiciaires sensibles à l’égalité des sexes.
Source ONU femmes
Photo d’illustration : Humanium