Le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme Jean Emmanuel Ouédraogo a reçu en audience les Trésors Humains Vivants (THV) du Burkina Faso. Au cours des échanges, ce 02 décembre 2022, ils ont exprimé leurs préoccupations et évoqué les perspectives d’accompagnement de ces détenteurs de savoir et savoir-faire traditionnels.
Me Frédéric Titinga Pacéré, porte-parole des THV a souhaité que leur ministère de tutelle puisse leur donner les moyens nécessaires afin qu’ils puissent accomplir leur mission, celle de la sauvegarde des valeurs culturelles et d’en partager avec la jeune génération. Il a déclaré qu’ils sont installés en 2015 sous la transition.
En sept ans, ils n’ont pas pratiquement pas rencontré un ministre de la culture du Burkina. Toute chose que dernier considère comme inadmissible et dramatique. De ce fait, « Le ministre qui a tenu à nous recevoir aujourd’hui, c’est de l’inespéré pour nous », a-t-il confié.
Il a également rappelé que parmi les terroristes qui ont attaqué l’ambassade de France et l’Etat-Major Général des Armées, il y’avait une personne dont le nom de famille est Sawadogo. En plus, ils ont élu domicile dans la maison d’un Tansoba, chef de guerre chargé de la protection de Ouagadougou. « Quand on y réfléchit, ces terroristes ne sont pas extérieurs à nous. Ils sont avec nous. C’est incompréhensible, inadmissible », s’offusque-t-il.
Me Titinga Pacéré se remémore encore ces moments où ils ont bu l’huile de karité et le Toksingo (l’huile des arbres ). Pour beaucoup de choses qu’ils ont connues et vécues, le doyen estime qu’ils peuvent être d’un apport incontournable à la construction de la paix.
Comme stratégies de lutte contre le terrorisme, il préconise aux dirigeants de suivre le modèle de l’organisation traditionnelle tournée vers la chefferie coutumière dans l’optique d’une véritable connaissance du pays.
Le ministre Jean Emmanuel Ouédraogo a prêté oreille attentive aux préoccupations de la délégation des Trésors Humains Vivants (THV). « Il a été question d’un certain nombre de difficultés liées à l’accompagnement de ces THV, tous détenteurs de connaissances, de savoirs et de savoir-faire exceptionnels pour qu’au-delà de la reconnaissance, ils aient les capacités d’être véritablement des canaux de transmission, des échanges riches qui seront suivis bien sûr d’actions » , a-t-il rassuré. Il a signifié que le Burkina a absolument besoin de l’apport des THV représentant des valeurs de dignité et de fierté.
Des 17 Trésors Humains Vivants, quatre sont des femmes. Il s’agit de Léontine Ado Gorgo à Ouagadougou qui n’a pas pu marquer sa présence à la rencontre, Mme Martine Ilboudo née Ouédraogo à Ziniaré, Tintana Kaye de la cour royale de Tiébélé et Mme Victorine Toé Ki à Bobo-Dioulasso.
Françoise Tougry
Fatim Korogho stagiaire