Le vendredi 24 février 2017, Robert Lucien Jean Claude Kargougou, secrétaire général du ministère de la santé a procédé à l’inauguration du centre de sevrage tabagique de Ouagadougou. Premier en Afrique de l’ouest, le centre contribue à la lutte anti-tabac. Les objectifs sont entre autres, d’aider les personnes désireuses d’arrêter la consommation du tabac à pouvoir le faire et de sensibiliser la population sur les méfaits du tabac. A l’occasion de la « semaine sans tabac », Pr Georges Ouédraogo a fait le bilan des activités de la structure qu’il dirige.
L’unité de sevrage tabagique est fonctionnelle depuis le 05 mai 2017. Depuis son ouverture, l’unité a accueilli à ce jour 06 juin 2022, exactement 1325 patients.
Environ 18% de personnes ont arrêté leur consommation. 42% ont repris de plus de 50% leur consommation de cigarette. 40% des personnes venues ne sont plus revenues après leur troisième consultation. C’est un programme de 08 consultations étalées sur douze mois et les cinq premières consultations se déroulent dans les trois premiers mois. On a beaucoup perdu de vue certains d’entre eux. D’autres joints au téléphone ont juste affirmé qu’ils ont arrêté de fumer. D’où la difficulté de les comptabiliser.
« On pourrait dire qu’en 05 ans, nous avons contribué à collecter des données sur le tabagisme au Burkina Faso et le mode de consommation », a révélé Pr Georges Ouédraogo, pneumologue .
En plus des 05 thèses soutenues par des étudiants, 05 mémoires aussi ont été présentés. Des données ont été collectées surtout pour le chicha puisque c’est le nouveau mode de consommation dans la ville de Ouagadougou.
”Nous avons pu également contribuer à la mise en place des modules de formation dont les agents de santé de façon globale ont été les bénéficiaires et le module national a été testé au niveau du plateau central. Il était prévu que cette année, on lance la formation pour recevoir les tabagistes», a affirmé Pr Georges Ouédraogo.
De ses propos, on retient que le centre a contribué à la rédaction des directives nationales pour le sevrage tabagique. Les directives qui existent ont été validées par le ministère en charge de la santé.
De nombreux efforts ont été consentis pour que les substituts nicotiniques soient inscrits dans la liste nationale de médicaments essentiels. « Donc, on attend que les fabricants puissent obtenir l’autorisation de mise sur le marché pour avoir la réduction recours de plus 22% puisqu’il faut ajouter la TVA 18%, plus la taxe liée de sorte à ce que les substituts soient posés comme produits de parapharmacie » a commenté le spécialiste en pneumologie .
Une fois que l’autorisation de mise sur le marché sera effective, les campagnes de sensibilisation se poursuivront dans les écoles primaires, les lycées et collèges, les écoles supérieures et universités.
Des personnes ressources issues des services éthicologiques sont associées aux campagnes de sensibilisation. Mention spéciale a été faite au service d’ethicologie qui a vraiment contribué au bon fonctionnement du centre.
« Le service de cardiologie a mis à notre disposition les infirmiers pour qu’il y ait un roulement. C’est assez difficile. mais, on arrive quand même à nous en sortir ». C’est en ces termes que le responsable de l’unité de sevrage tabagique traduit sa reconnaissance à tous ses collaborateurs.
Pr Georges Ouédraogo estime que cet élan de solidarité est à féliciter.
Françoise Tougry