De nos jours, certains parents consacrent moins de temps à leur famille. Les enfants ont cependant besoin de leur présence, un appui fondamental pour eux. Dr Boukari Pamtaba donne ici quelques conseils pour mieux communiquer en famille.
- Certains parents sont physiquement présents mais, émotionnellement absents. Ils sont tout le temps face à leurs portables alors qu’il y a un temps qui doit être dédié à l’enfant. Quand il revient par exemple de l’école, vous devrez avoir une réaction de complicité avec lui.
- Quand l’enfant voit son père et sa mère sourire régulièrement, ce sont des preuves de socialisation et de complicité. C’est sur cette base que le canal de communication se crée.
- Quand l’enfant aura tout au plus deux ans, il y a une complicité à un certain moment. Il est capricieux pour voir comment on va lui apporter un soutien. Quand on lui donne à manger, il ne veut pas et on court derrière lui. C’est le moment idéal d’interpeller ses parents à porter une attention particulière sur lui.
- Quand il aura trois ans, plus il y a la complicité, plus il y a la confiance.
- Quand l’enfant est en classe de 6e, 5e, tout au plus en troisième, s’il a des difficultés à l’école, comme le canal de communication est ouvert, il va forcément discuter avec le papa parce qu’il n’a pas une relation de réserve. Il sait qu’il est écouté. Face à toute difficulté, il sait qu’il a un soutien quelque part.
- Quand il devient adolescent, comme il sait qu’il y a une relation de confiance, ça crée ce qu’on appelle un contrat social. « Papa m’aime. On cause ensemble. On sort ensemble prendre un petit pot d’échanges. Donc, je ne vais pas décevoir mon papa ».
- Quand le papa dira à l’enfant « Tu as l’âge de la puberté. Ce que je veux de toi, c’est que tu gagnes le baccalauréat. Si tu as des difficultés, viens me voir !», il se sent en confiance.
- Si quelqu’un commence à fréquenter l’enfant, il peut en parler sans gêne à son père. Si c’est une fille, même si elle va fréquenter 10 hommes, elle n’aura pas de gêne à en parler. Il y a des parents qui n’ont pas ce lien d’attachement et de communication. Quand ils échangent avec l’enfant, c’est de façon agressive et l’enfant a peur de venir vers eux. Il y a un blocage relationnel.
- Quand le papa va dire, « Je ne veux pas te voir avec X ou Y », du coup, il lui lance un défi sans s’en rendre compte. Ainsi, quand l’enfant va sortir et se rendre compte que l’environnement du dehors est beaucoup plus propice que celui de la maison, même si c’est un monde de stupéfiants, c’est celui-ci qu’il va préférer car il estime qu’on le comprend mieux et qu’il est écouté. Il se sent beaucoup plus à l’aise.
- Il y a des parents qui à peine rentrés dans la maison, l’enfant sort. Cela veut dire qu’il y a un conflit. Le papa est dans la plainte permanente et non dans l’appréciation. Il n’est pas à ce moment dans l’accompagnement de l’enfant.
Françoise Tougry Ouedraogo