Un ouvrage sur la femme a été mis à la disposition des communautés culturelles de façon générale et celle Dagara en particulier. La dédicace de cet ouvrage a eu lieu le 26 février dernier à Ouagadougou. Intitulé « La femme dans la société Dagara», Approche anthropologique et philosophique, l’ouvrage est le fruit de la collaboration d’un trio d’enseignants chercheurs d’universités et d’institut.
A travers cet ouvrage de plus de 400 pages, Dr Minimalo Alice Somé/Somda, Dr Domèbèimwin Vivien Somda et DR Nibaoué Edith Dah, tous enseignants chercheurs, partageant le même horizon culturel du Sud-Ouest burkinabé montrent, loin de ce que l’on pourrait imaginer comme clichés rétrogrades de nos sociétés traditionnelles, un modèle de femme épanouie proposé par la société Dagara, la ou Pôôgara ou femme révoltée en langue Dagara.
« La femme Dagara est née émancipée. Elle est née révoltée », a expliqué Dr Edith Dah. Selon cette co-auteure, le but de cette production est d’arriver à proposer un modèle de femme émancipée à partir du rapprochement entre la femme Pôôgara et celle façonnée sous nos cieux en tenant compte du contexte socioculturel.
La société Dagara accorde une place de choix à la femme avec l’exercice effectif d’un certain nombre de droits, selon les auteurs. La femme jouit de ces droits à travers les mécanismes culturels de fonctionnement de la société. « La femme dans la communauté Dagara est une femme épanouie à côté de l’homme. La société Dagara conçoit l’homme et la femme comme des êtres fondamentalement complémentaires. Mais c’est le fonctionnement social actuel qui a fini par placer la femme à une place secondaire », a soutenu Dr Vivien Somda.
Pour lui, les femmes de nos jours dans la société Dagara et partant burkinabé, ploient sous le poids d’injustices à leur égard à cause du fait qu’un certain nombre de clichés et de préjugés socio-culturels, dégradent son image. Ce qui est en déphasage avec l’image de la femme dans la société Dagara. D’où la nécessité de rappeler l’ordre social conçu par cette société.
Il s’agit pour les auteurs de conjuguer leurs expériences culturelles et professionnelles afin de mettre cet ouvrage à la disposition d’une communauté culturelle Dagara qui semble avoir perdu son système de fonctionnement sociale. Ils soutiennent également que l’’ouvrage est édité pour servir de guide dans l’élaboration des grandes politiques de développement et d’émancipation de la femme.
Idrissa SIRI.