La constitution burkinabè du 2 juin 1991 a trente (30) ans d’existence. Dans le cadre de la célébration de ce trentième anniversaire, la Société Burkinabè de Droit Constitutionnel a organisé un panel ce samedi 19 juin 2021 à Ouagadougou sous le thème « trente (30) ans de la constitution burkinabè de juin 1991 : acquis et perspectives ».
« La constitution face aux crises sociaux politiques de 1991 à aujourd’hui », c’est autour de ce sous thème que le panéliste Luc Marius Ibriga s’est entretenu avec les participants.
Selon lui, les mécanismes prévues dans la constitution n’ont été d’aucune utilité dans la gestion des crises. « Bien que la constitution ait prévue des mécanismes de sortie de crise, ceux-ci se sont révélés inefficaces tant dans la prévention que dans la résolution des crises sociaux politiques », a laissé entendre Luc Marius Ibriga, contrôleur général d’État.
De son point de vue, le Burkina Faso a toujours eu recourt à des options telles le collège des sages, ou l’intervention du Moogho naaba dans la résolution de la crise suite au coup d’état de septembre 2015.
Pour le contrôleur général D’État, deux facteurs seraient la cause de l’inefficacité de la constitution à gérer les crises sociaux politiques.
Le premier facteur est basé sur le fait que la constitution est la conséquence d’une transition imposée. « Notre constitution est la conséquence d’une transition par le haut c’est-à-dire une transition imposée parce que le processus qui a conduit à la constitution en apparence inclusif a été maîtrisé de bout en bout », a déclaré Luc Marius Ibriga.
Le second facteur est relatif au faible encrage archéologique de la constitution. « La constitution c’est également une norme de valeurs, les valeurs développées dans la constitution ne sont pas en phase avec la société », a mentionné le contrôleur général d’État.
Pour y remédier, Luc Marius Ibriga suggère que la constitution soit ancrée sur les valeurs sociétales. « Pour la plupart des citoyens, ils voient la constitution comme une pourvoyeuse de droit sans percevoir les devoirs que la constitution leurs impose donc il y a besoin de faire en sorte que notre constitution soit ancrée sur les valeurs de nos sociétés » a-t-il conclut.