Enjeux et défis de la biodiversité face aux changements globaux: c’est le thème autour duquel les échanges ont porté à l’occasion du 75e maquis des sciences. La rencontre s’est déroulée dans la soirée du mercredi 20 mai 2021 à l’Institut français de Ouagadougou.
La projection d’un film abordant la biodiversité a planté le décor de la soirée d’échanges. Intitulé « Monsieur Albert a un problème », le film raconte l’histoire d’un planteur de café malgache confronté au dépérissement de ses caféiers. La solution pourrait bien être apportée par les travaux des sélectionneurs malgaches. Le film attire l’attention du public sur le risque de disparition de la biodiversité de Madagascar en raison des feux qui ravagent les forêts primaires.
Biodiversité remarquable face aux changements globaux
A la fin de la projection, les échanges sur les Enjeux et défis de la biodiversité face aux changements globaux débutent. Pour aborder la biodiversité, deux panels sont animés par huit experts de la question. Co-animé par cinq experts, le premier panel a porté sur la biodiversité remarquable face aux changements globaux.
» La biodiversité, on doit en parler tous les jours parce que c’est le fondement même de la vie« , lance le Pr Amadé Ouédraogo, enseignant à l’Université Thomas Sankara. Poursuivant son propos, le Pr Ouédraogo explique que la biodiversité se mesure par le nombre total d’espèces vivantes (plantes, animaux, champignons, microorganismes) qui renferme l’ensemble des écosystèmes terrestres et aquatiques sur la terre. Actuellement, les changements climatiques et la pression anthropologique menace cette biodiversité. Il est donc nécessaire de trouver le moyen de la conserver car d’elle dépend la pérennité de la vie sur terre.
A la suite du Pr Amadé Ouédraogo, le Directeur des forêts et de la reforestation, Bertrand Tapsoba a mis à nu la situation des ressources forestières du Burkina Faso. « Les superficies forestières en 2002 étaient estimées à 13,3 millions ha« , souligne Bertrand Tapsoba. De cette date à nos jours, le taux moyen de déforestation est évalué à 110 500 ha par an. Le défi à relever est donc de protéger et de réhabiliter les réserves forestières.
Président du réseau Naturama, le Dr Souleymane Zeba a axé son intervention sur la diversité faunique. « Le Burkina est la principale puissance faunique de l’Afrique de l’Ouest« , indique le Dr Zeba. Cependant, de son point de vue, cette faune est en danger à cause du terrorisme qui complique l’accès des zones fauniques aux spécialistes.
Tous deux membres de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le Dr Jacques Somda et Arsène Sanon ont parlé des actions mises en œuvre pour répondre aux enjeux et défis de la biodiversité face aux changements climatiques. Il s’agit entre autres du STAR (une méthode visant la réduction des menaces et le retablissement des espèces appliqué au Burkina en 2020) et du PAPbio. Le PAPbio est un projet qui vise à atteindre une protection intégrée de la biodiversité et des écosystèmes fragiles de Mangrove en Afrique de l’Ouest.
Biodiversité au quotidien et adaptation au changement climatique
Au terme du premier panel, les échanges ont été orientés vers l’adaptation au changement climatique. Co-animé par trois experts, ce second panel a permis au public d’en savoir plus sur la biodiversité au quotidien. Spécialiste du riz, le Dr Moussa Sié a entretenu l’auditorium sur la biodiversité et l’agro-biodiversité. L’amélioration des systèmes de culture à base de sorgho était l’objet de la présentation de l’agronome Louis Marie Raboin. Troisième panéliste, Georges Serpantié, agronome de l’IRD s’est penché sur le cas de la strate arborée.
Au sortir de ces deux panels, l’on note que la vie sur terre ainsi que la survie de l’humanité dépendent de cette diversité des formes de vie, notamment dans leur composante fonctionnelle, à la source des « services écosystémiques ». Il est donc urgent de préserver et de valoriser les différents types de biodiversité.
Le 75e numéro du maquis des sciences marque également sa 10ème année d’existence. En rappel, oganisé par l’institut de recherche pour le développement (IRD) en partenariat avec l’institut français et l’association des journalistes scientifiques du Burkina faso, le maquis des sciences est un espace de discussion et de rencontre où des spécialistes animent des discussions sur des thèmes scientifiques qui font l’actualité.
F.D