Le président Roch Marc Christian Kaboré a mis fin au suspense en reconduisant Christophe Dabiré au poste de Premier ministre. Pour certains observateurs de la scène politique, le maintien de Christophe Dabiré à ce poste est sans surprise. Homme avisé de la scène politique et très modéré, Christophe Dabiré semble pour l’instant être l’homme de la situation, au regard de l’apaisement du climat social depuis son arrivée.
Cependant pour la gent féminine, c’est une occasion manquée en ce début du dernier mandat de Roch Marc Christian Kabore. Une fois de plus, les femmes devront prendre leur mal en patience. Elles qui s’attendaient à voir enfin, une femme Premier ministre au Burkina Faso. D’autant plus que c’est une femme en la personne Rosine Sori Coulibaly, ancienne Ministre de l’économie et des finances qui a le plus été plébiscitée par les internautes lors d’un sondage effectué par Lefaso.net.
Même s’il ne s’agit que d’un échantillon peu représentatif, ce sondage est la preuve que les burkinabè ne verraient pas d’un mauvais œil, le fait qu’une femme soit Premier ministre ; bien au contraire. Cela ne pourrait pas mieux tomber. Surtout que ce ne sont pas les compétences qui manquent.
Malheureusement tout porte à croire que la question de la promotion féminine ne semble pas être la tasse de thé du président Roch, même si les discours tentent de faire croire le contraire. L’espoir qu’il a suscité au début de son mandat au sein des organisations féminines à travers sa promesse d’accorder au moins 30% de poste aux femmes s’est effrité car les actes n’ont pas suivi la parole.
Pire, l’histoire retiendra qu’il aura été le moins exemplaire en la matière, en témoigne le nombre de femmes dans ses gouvernements précédents ainsi que la baisse drastique du nombre des femmes députées à l’assemblée nationale que ce soit la 7ème ou 8 ème législature. Roch Marc Christian Kaboré aurait pu écrire une page importante de l’histoire du Burkina Faso à travers la nomination d’une femme Premier ministre pour la première fois plus de 60 ans après les indépendances. Il aurait suivi ainsi l’exemple de Ali Bongo et de Faure Gnassingbé, qui ont successivement nommé des femmes chef de gouvernement respectivement en juillet et en septembre dernier.
Il ne reste plus qu’à espérer que le premier gouvernement de ce second mandat qui est attendu dans les heures prochaines vienne rectifier le tir. Croisons les doigts !