Un nouveau traitement suédois, dédié au syndrome prémenstruel sévère et actuellement à l’étude, pourrait aider les personnes en proie à des symptômes très lourds.
Un traitement pour alléger le syndrome prémenstruel, et plus particulièrement, le Trouble Dysphorique Prémenstruel (TDPM) ? Quelques jours avant leurs menstruations, certaines personnes peuvent ressentir des symptômes invalidants : c’est le fameux syndrome prémenstruel (SPM). Ces symptômes peuvent être physiques (seins douloureux, prise de poids, gonflements, maux de ventre, douleur dans les reins) mais aussi émotionnels (tristesse, manque d’énergie, crises de larmes, irritabilité, impatience). Parmi les personnes qui souffre du SPM, certaines sont encore plus violemment touchées.
C’est ce qu’on comme le Trouble Dysphorique Prémenstruel (TDPM). Ce dernier est si intense qu’on ressent alors une réelle détresse psychologique. Selon l’article » Premenstrual dysphoric disorder », datant de 2019, 20 à 50% des femmes en âge de procréer souffriraient du SPM, et 5% souffriraient du TDPM. En 2002, rappelle Doctissimo, le Women’s Nutritional Advisory Service avait démontré que sur 400 femmes cis souffrant d’un SPM, 57 % d’entre elles avaient déjà eu des idées suicidaires.
Contre le Trouble Dysphorique Prémenstruel, de nouveaux médicaments prometteurs
C’est une avancée majeure. Un traitement permettant d’atténuer les symptômes mentaux aurait été trouvé par des chercheurs de l’Université d’Uppsala (Suède), rapporte le site EurekAlert! , le 10 décembre 2020. Leur étude met en lumière les effets bénéfiques d’une nouvelle classe de médicament appelée « modulateur des récepteurs de la progestérone ». Le traitement expérimenté, l’acétate d’ulipristal (UPA), agirait sur les récepteurs de la progestérone en se liant à eux et en les inhibant. « La progestérone est une autre hormone ‘féminine’ qui sert à préparer l’utérus pour une grossesse. Elle est produite dans la seconde moitié du cycle menstruel après l’ovulation, période pendant laquelle ses taux augmentent pendant quelques jours puis diminuent en l’absence de fécondation », indique le chu-Toulouse . Ce procédé est déjà utilisé pour une classe de médicaments développés pour traiter les fibromes utérins et de l’endométriose.
Les résultats publiés le 10 décembre dans l’ American Journal of Psychiatry expliquent que « le modulateur des récepteurs de la progestérone réduit principalement les symptômes mentaux du TDPM, tels que l’irritabilité et la dépression. » Pour schématiser ces données, dans le cadre d’un essai clinique, 95 femmes atteintes de TDPM ont été traitées avec 5 mg/jour du nouveau traitement ou un placebo pendant trois cycles de traitement de 28 jours. Résultat : « La moitié des femmes ayant reçu le traitement ont constaté une amélioration des symptômes mentaux contre seulement 21% chez celles qui ont reçu le placebo. Une différence statistiquement significative », constate l’étude.
Désormais, les scientifiques poursuivent leur analyse par IRM (Imagerie par Résonance Magnétique), afin de déterminer comment le mécanisme du traitement sur les récepteurs de progestérone permet d’atténuer les symptômes. En se fondant sur des conclusions montrant que les effets secondaires seraient minimes, ce traitement pourrait être une alternative au traitement proposé aujourd’hui constitué « d’inhibiteurs de la recapture de la sérotonine », porteur d’effets indésirables dans plusieurs cas.
Source:aufeminin; crédit photo:bioalaune.com