L’association « En avant toute(s) » a mené une étude sur les femmes de 20 à 24 ans victimes de violences sexuelles, psychologiques ou physiques. L’étude s’est déroulée entre le 25 novembre 2019 et le 30 juin 2020, au cours de laquelle 1416 conversations sur le tchat du commentonsaime.fr ont été analysées.
Si les violences faites aux femmes sont aujourd’hui plus médiatisées, trop d’angles morts subsistent. « En avant toute(s) »s’est intéressée, et c’est une première, aux violences sexuelles, psychologiques ou physiques commises sur des adolescentes et très jeunes adultes. Entre le 25 novembre 2019 et le 30 juin 2020, l’association a analysé 1416 conversations sur le tchat du site commentonsaime.fr , dont l’objectif est d’expliquer ce qui relève de la relation saine ou pas. « La démarche d’En avant toute(s) est en premier lieu de s’adresser à un public jeune, craintif face aux institutions, souffrant d’un manque de repérage de la part des adultes encadrants, un public hors radar », explique la présidente d’En avant toute(s), Margaux Nasreddine, dans le rapport.
Les victimes ont très souvent moins de 25 ans
Selon l’étude, la tranche d’âge 16-20 ans est la plus touchée par les violences sexuelles, psychologiques ou physiques, qui représente 47% des victimes. « Cela peut peut-être s’expliquer par une entrée dans l’âge adulte et les débuts de la sexualité, à une période où l’on peut être encore mal informé et très vulnérable, alors que les codes d’une relation saine ne sont pas clairement établis dans la société », déclare Louise Delavier, coordinatrice de l’étude. Dans 70 % des situations, les victimes sont plus jeunes que leur agresseur (de 1 à 12 ans de moins).
Qui agresse ?
Les agressions sont principalement commises par les petits amis (33,3% des 315 cas renseignés) et ex-petits amis (26,7%). Mais des membres de la famille peuvent également être en cause (20,7%). Les pères et mères sont notamment « mentionné.e.s plusieurs fois : 27 et 11 cas respectivement. » Dans de nombreuses situations, les personnes violentes ne se remettent pas en question, ni ne reconnaissent « une quelconque culpabilité dans le passage à l’acte, car leur but n’est pas de faire progresser la relation par un conflit sain, mais bien de nier l’existence de l’autre afin de la.e soumettre. »
« Cette position de domination de la personne violente sur la personne victime entraîne une emprise durable. Dans 58,4 % des cas, une personne de moins de 26 ans victime reste enfermée dans sa relation deux ans ou plus », détaille l’enquête. Et une dépendance financière est souvent évoquée sur le tchat pour expliquer cette situation de domination.
Les types de violences
Quatre types de violences sont largement évoquées par les victimes : les violences psychologiques (70,7% des cas déclarés), verbales (53,9%), sexuelles (41,3%) et physiques (39,2%). « Une même victime peut subir un cumul de types de violences différents », ajoute le rapport. La jalousie est un prétexte souvent utilisé : il représente 24,0% des cas.
Une bonne nouvelle malgré tout : les jeunes femmes vont plus rapidement parler des violences que leurs aînées (33,3% contre 19%). « 23% des jeunes victimes viennent sur le tchat durant les premiers mois de la relation », indique l’enquête. Cependant, les jeunes femmes demeurent « un public très peu repéré par les structures, et donc très peu aidé », conclut Louise Delavier.
Source: aufeminin.com