Outiller les journalistes et communicateurs sur les défis de la croissance démographique du Burkina Faso : tel est le but de l’atelier de formation organisé le vendredi 18 septembre 2020 à Ouagadougou.
C’est une vingtaine de femmes et d’hommes des médias qui a pris part à la session de formation. Ce atelier vise à renforcer les compétences des journalistes sur les défis de la croissance démographique afin qu’à leurs tours, ils soient des relais auprès de la population.
Le communicateur Gustave Bambara, Directeur des politiques de population a présenté la situation démographique du Burkina Faso aux professionnels de médias. Il ressort de cette présentation que sur le plan démographique la population burkinabè va crescendo depuis les indépendances. Si la tendance se poursuit, cette population atteindra 56 millions à l’horizon 2050. « La population du Burkina double chaque 23 ans », a indiqué le communicateur.
Au regard de la structure démographique, constitué majoritairement d’enfants (une population à prendre en charge), le Burkina n’a pas la capacité de production nécessaire pour faire face à cette augmentation de la population. « Au fur et à mesure, cette masse va constituer une difficulté pour le pays parce que la croissance économique ne sera pas au rendez-vous », prévient le directeur des politiques de population.
Pour éviter d’en arriver là, il est donc nécessaire de travailler à maîtriser la croissance démographique. Pour y parvenir, Gustave Bambara estime qu’il faut avoir moins d’enfants, investir davantage sur cette population en créant de l’emploi pour les jeunes et en misant sur le volet santé-éducation. « Nous demandons à la population d’être des parents responsables. Mettons les enfants au monde en fonction de notre capacité de nous en occuper », conseille Gustave Bambara.
Selon des études menées en 2010, les femmes veulent en moyenne 5 enfants. Considérant les données statistiques, le taux de fécondité au Burkina reste élevé avec 5,4% d’enfants par femme. Cela est dû au fait que la majorité des femmes burkinabè n’ont pas recours aux méthodes contraceptives malgré leurs subventions. « Environ 56, 6% de femmes n’utilisent toujours pas de méthodes contraceptives », explique le directeur des politiques de population. « 7 femmes perdent également la vie chaque jour de causes évitables liées à la faible prévalence contraceptive d’après une étude faite en 2014 », regrette-t-il.
Les répercussions de la non utilisation des méthodes contraceptives n’impactent pas seulement la vie de la femme. L’étude de 2014 révèle également que chaque jour 116 bébés de moins d’un an meurent de même que 272 enfants de moins de 5ans.
F.D