Le gouvernement burkinabè viens de mettre en place le Fonds national de la finance inclusive (FONAFI) en vue d’accompagner l’économie informelle, en général, et les groupes vulnérables notamment les femmes et les jeunes.
Le lancement officiel du FONAFI est intervenu ce le jeudi 10 septembre 2020 à Ouagadougou, en présence du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. D’un montant de plus de 44 milliards de FCA, ce fonds permettra d’améliorer l’accès des populations à faibles revenus aux services financiers au Burkina Faso (PPFIB).
Les principaux bénéficiaires du FONAFI seront les femmes en milieu rural et semi-urbain, actives ou potentiellement actives ; les groupements d’agriculteurs (production agricole); les éleveurs en embouche (volaille, ovine, bovine); les petits commerçants, les micros et très petites entreprises en milieu urbain et rural et les fabricants et transformateurs des produits locaux. On estime à 1.032.000 les bénéficiaires du FONAFI d’ici à 2023, dont 60% de femmes. Selon le ministre en charge des finances, Lassané Kaboré souligne le Fonds va également créer et consolider 7.500 micros et très petites entreprises soit environ 20.000 emplois.
Le FONAFI interviendra à travers trois guichets : le guichet Ligne de crédit aux prestataires de services financiers ; le guichet Fonds de facilitation pour l’accès des Systèmes financiers décentralisés (SFD) au refinancement bancaire et le guichet Fonds de garantie pour la sécurisation des opérations de crédits.
Les critères de sélection de bénéficiaires sont: la couverture géographique et des besoins de la population-cible, la qualité du système financier décentralisé postulant et sa viabilité ainsi que l’expérience dans le domaine du financement des activités génératrices de revenus. « Notre mission étant de favoriser la croissance économique, nous sommes prêts à accompagner le fonds pour l’atteinte de ses objectifs », a rassuré le président de l’Association des professionnels des banques et établissements financiers du Burkina Faso, Martial Goeh-Akue, pour qui l’inclusion financière est un catalyseur de croissance économique.
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Et d’ajouter : « Il est inconcevable qu’à ce jour, 39% de nos populations n’utilisent aucun des services financiers de base (un compte courant ou d’épargne, l’accès à un crédit productif et l’assurance). Le taux de bancarisation au sens élargie qui était respectivement de 15% et de 13% en 2010, est passés de 49% et 38% entre 2017 et 2018 reste tout de même faible par rapport à la moyenne.
Quant au président du Faso, il souhaité qu’un accent soit mis sur la transformation de nos produits locaux, un domaine ou les femmes sont actives mais n’ont pas les moyens de renforcer leurs capacités. « Il ne faut pas laisser une partie des Burkinabè en dehors des services financiers » a t-il fait savoir.
FSO