Le 15 juin est une journée officielle désignée par les Nations Unies qui reconnaît l’importance de la maltraitance des aînés comme une question de santé publique et de droits de la personne. Depuis 2006, de nombreuses communautés marquent ce jour afin d’accroître la visibilité de ce problème, de partager des informations sur la maltraitance et la négligence, et de promouvoir les ressources et services qui peuvent améliorer la sécurité et le bien être des personnes aînées.
Les organisations et réseaux de prévention de la maltraitance des aînés organisent de nombreuses activités pour la journée dans le but de mobiliser l’action communautaire et d’engager la conversation pour promouvoir le respect et la dignité des personnes aînées.
Selon Antonio Guterres « la pandémie du Covid-19 entraine pour les personnes âgées du monde entier d’innombrables peurs et souffrances. En plus des conséquences sanitaires immédiates, la pandémie expose les personnes âgées à un risque accru de pauvreté, de discrimination et d’isolement. Il est probable qu’elle s’avère particulièrement sévère pour les personnes âgées des pays en développement. »
Protéger les personnes âgées pendant et après de la pandémie
Bien que tous les groupes d’âge soient concernés par la COVID-19, les personnes âgées courent un risque significativement plus élevé de mortalité et de maladie grave suite à une infection, le taux de mortalité des plus de 80 ans étant cinq fois plus élevé que la moyenne mondiale. On estime que 66% des personnes âgées de 70 ans et plus ont au moins une affection sous-jacente, ce qui les expose à un risque accru face à la COVID-19.
Les personnes âgées peuvent également être confrontées à une discrimination fondée sur l’âge dans les décisions concernant les soins médicaux, le triage et les thérapies vitales. Les inégalités mondiales signifient que, déjà avant la COVID-19, près de la moitié des personnes âgées dans certains pays en développement n’avaient pas accès aux services de santé essentiels. La pandémie peut également entraîner une réduction des services essentiels non liés à cette infection, augmentant encore les risques pour les personnes âgées.
Certaines d’entre elles sont confrontées à des vulnérabilités supplémentaires en cette période. Le virus ne menace pas seulement leur vie et leur sécurité mais également leur vie sociale, leur accès aux services de santé, leur emploi et leurs retraites.
« Personne, jeune ou vieux, n’est quantité négligeable », a insisté le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, dans un message vidéo publié en mai 2020. « Les personnes âgées ont les mêmes droits à la vie et à la santé que les autres », a-t-il également souligné. « Pour les questions difficiles de vie ou de mort, les dilemmes thérapeutiques doivent être tranchés dans le respect des droits humains et de la dignité de chacune et chacun ».
Mettre fin aux abus envers les personnes âgées
Entre 2020 et 2030, le nombre de personnes âgées de 60 ans ou plus devrait augmenter de 38%, passant de 1 milliard à 1,4 milliard, dépassant le nombre de jeunes dans le monde. Cette augmentation sera la plus importante et la plus rapide dans les pays en développement. Une plus grande attention doit être accordée aux défis spécifiques auxquels sont confrontées les personnes âgées, notamment dans le domaine des droits de l’homme.
La maltraitance des personnes âgées est un problème qui existe à la fois dans les pays en développement et dans les pays développés mais qui est généralement sous-estimé à l’échelle mondiale. Les taux ou estimations de prévalence n’existent que dans certains pays développés – allant de 1% à 10%. Bien que l’étendue des mauvais traitements envers les aînés soit inconnue, sa signification sociale et morale est évidente. Elle exige une réponse globale à multiples facettes, qui se concentre sur la protection des droits des personnes âgées.
Les approches en termes de définition, de détection et de traitement des abus envers les personnes âgées doivent être placées dans un contexte culturel et prises en considération parallèlement aux facteurs de risque culturellement spécifiques. Par exemple, dans certaines sociétés traditionnelles, les veuves âgées sont soumises à des mariages forcés tandis que dans d’autres, des femmes âgées isolées sont accusées de sorcellerie. D’un point de vue sanitaire et social, à moins que les secteurs des soins de santé primaires et des services sociaux soient bien équipés pour identifier et traiter le problème, la maltraitance des personnes âgées continuera d’être sous-diagnostiquée et négligée.
Source: www.un.org