A travers un message publié le 15 mai 2020 sur Facebook, la police nationale du Burkina Faso exhortait les internautes à faire attention sur les réseaux sociaux. Les plaintes pour chantage et menace sont récurrentes au Bureau Central National Interpol (BCN-Interpol) de Ouagadougou depuis un bon moment. Plusieurs personnes dont la plupart sont des femmes, ont vu leur vie tourner au vinaigre du fait d’une imprudence.
Ce n’est pas un secret : internet fait désormais partie intégrante de nos vies ! Qu’elles soient amicales, amoureuses ou pour les affaires, les relations se tissent au quotidien sur la toile. Malheureusement, les maitres-chanteurs aussi sont sur internet. Un seul clic peut faire basculer votre vie à jamais.
Avec l’avènement de Facebook et autres réseaux sociaux, on reste connecté des heures durant avec des personnes à quelques mètres de nous ou à plusieurs milliers de kilomètres. On est loin de l’époque où il fallait garder l’oreille collé au téléphone fixe pour entendre son interlocuteur. Maintenant, quand on passe un coup de fil, on se regarde, on peut même être plusieurs pour le même appel. C’est génial non ? La seule différence, c’est qu’on ne peut pas se toucher. Internet rapproche tellement que c’est magique. Pourtant cette magie cache aussi des démons. En effet, assis derrière des claviers d’ordinateurs, certains ont trouver le moyen de se faire de l’argent grâce à des affaires louches. Sont de ceux-là, les maîtres chanteurs professionnels.
La police nationale met en garde les burkinabè
Selon le message de la police, tout commence par des invitations d’amitié sur les réseaux sociaux. Quelques temps après, votre « ami », pour gagner votre confiance, vous fait des promesses de mariage ou de découvrir sa localité de résidence l’Europe ou les Etats Unis d’Amérique (USA). Ainsi, une relation amoureuse est nouée. Pour renforcer cette relation à distance, le partenaire demande à voir votre nudité à travers des appels vidéo.
Toute chose que beaucoup de filles accepteront naïvement. C’est à ce moment précis que le maître chanteur fait des captures d’écran de la nudité. Muni de ces images impudiques, l’escroc demande alors à la victime de lui verser une certaine somme, faute de quoi les images seront postées par le canal de Facebook et particulièrement à tous vos contacts sur les réseaux sociaux.
On se souvient encore de ce « beau gosse » qui avait fait pleurer bien de femmes à Ouagadougou en 2018.
Sur internet, rien ne disparais ! Supprimer une photo ; une vidéo ou un message ne le fera pas disparaitre. Grâce à des logiciels, on peut toujours les ressortir, même plusieurs années plus tard.
Les images envoyées à quelqu’un via internet peuvent se retrouver entre de mauvaises mains ou sur des sites pornos. D’où la nécessité d’avoir un peu de retenu et surtout d’être très prudent lorsqu’on surfe sur le net. Malheureusement, beaucoup de nos sœurs assoiffées par leur désir d’aller en Europe ou guidées par leur sentiment, se font naïvement avoir.
Pire, certaines de nos sœurs vont plus loin en se laissant filmer pendant des ébats amoureux au mépris de leur dignité. On ne finit pas de compter les cas de « revenge porn » ou « pornodivulgation » depuis un certain temps. Il s’agit de situations où des amants délaissés ou mal intentionnées balancent sur internet, les photos ou vidéos de sexe tape pour se venger d’une personne en rendant publique des contenus dans le but évident de l’humilier.
Plusieurs personnalités célèbres en ont fait les frais : Pamela Anderson en 1995, Kim Kardashian en 2007, Rihanna en 2009 ou encore la nageuse française Laure Manaudou en 2007.
Tout prêt de nous, l’artiste Amity Meria, une dame respectable a été victime de chantage cybercriminel à caractère pornographique. Heureusement que les images en question n’étaient pas les siennes comme en s’en doutait, connaissant la star. La gendarmerie a fini par mettre la main sur l’escroc en question.
On n’oublie pas non plus la « fameuse vidéo » de la patte d’oie qui a défrayée la chronique en mars dernier. Si certaines des victimes ignorent qu’elles ont été filmées, bon nombre l’acceptent sans penser aux conséquences. Une imprudence qui peut coûter cher !
En effet tôt ou tard, ces images dégradantes peuvent se retrouver sur les réseaux sociaux. Alors avant de faire une photo dont on peut avoir honte si elle était rendue publique, avant de l’envoyer à quelqu’un, que chacune réfléchisse. Un seul clic peut ruiner toute une vie !
Comment éviter le chantage
Pour éviter le chantage, la police nationale recommande aux internautes de ne jamais accepter des invitations d’un inconnu sur les réseaux sociaux et de ne jamais se dénuder lors d’un appel vidéo au risque de faire l’objet de chantage à l’avenir. Si vous êtes victimes, prenez attache le plus rapidement possible avec les services techniques de la police nationale, notamment la Division Technique Anti cybercriminalité (DTAC), sise à la Direction Générale de la Police Nationale (DGPN).