En raison d’un confinement strictement appliqué, sept femmes enceintes sont mortes ces derniers jours en Ouganda, selon une information de l’agence Reuters. Faute de moyens de transport, elles n’ont pas pu rejoindre un hôpital, alors que le travail avait commencé.
Scovia Nakawooya est décédée pendant qu’elle tentait de mettre au monde son enfant, mort lui aussi. Elle a essayé de rejoindre à pied un hôpital pour y accoucher, le travail déjà commencé. Le trajet lui a été fatal, mais elle n’avait pas d’autre choix. Les ambulances sont très rares dans le pays et le transport vers un hôpital ne peut désormais se faire que dans un véhicule particulier, puisque les transports en commun sont bloqués.
Or, tout transport en véhicule privé est interdit depuis que le confinement général a été décrété le 30 mars dans le pays. Pour une urgence, il faut une autorisation spéciale pour prendre une voiture. Mais seulement une ou deux personnes sont habilitées dans chaque district à fournir un tel laisser-passer. Pire, certains de ces responsables n’ont même pas communiqué leur numéro de téléphone, selon la presse locale. Il n’y a pas non plus de numéro d’urgence qu’on puisse appeler.
Pas d’ambulance
Quand les contractions ont commencé, le mari de Scovia était absent, bloqué par le couvre-feu sur son lieu de travail. L’entourage de Scovia Nakawooya s’est mis en quête d’une moto-taxi. Mais aucun chauffeur n’a osé braver l’interdiction de transport sans cette autorisation spéciale.
Il restait donc la marche à pied. La parturiente, au bout de l’effort, a réussi à atteindre une clinique. Mais, après deux kilomètres de marche, l’épreuve a été fatale pour cette femme de 39 ans et pour l’enfant qu’elle portait. Selon son mari, la clinique a tardé à s’occuper d’elle. « Marcher sur une longue distance dans cette condition était très dangereux », a confié un médecin à l’agence Reuters.
Selon l’organisation Women’s Probono Initiative, son cas n’est pas isolé. Sept femmes en tout seraient mortes ainsi en Ouganda depuis le début du confinement. C’est à la fois la conséquence de la pauvreté, du manque d’infrastructures et de décisions politiques qui ne sont pas en phase avec la réalité du pays.
Source: francetvinfo.fr