MESSAGE A LA NATION DE SON EXCELLENCE MONSIEUR
ROCH MARC CHRISTIAN KABORE PRESIDENT DU FASO,
PRESIDENT DU CONSEIL DES MINISTRES SUR L’EPIDEMIE DU
COVID 19.
Ouagadougou, le 20 mars 2020
Chers Compatriotes
Habitants du pays des Hommes intègres
Le Burkina Faso, à l’instar de nombreux pays dans le monde,
est touché par la pandémie du coronavirus, le COVID-19.
Depuis la confirmation des premiers cas dans notre pays, le 9
mars dernier, à ce jour, une quarantaine de personnes sont
contaminées, et nous avons enregistré le premier décès, dans
la nuit du 17 au 18 mars.
Je salue le professionnalisme des personnels de santé qui, au
péril de leur vie, sont restés mobilisés depuis la découverte
des premiers cas suspects, et leur adresse tous mes
encouragements.
La pandémie du coronavirus est une réalité qui doit nous
interpeller et nous préoccuper tous.
Comme si la situation sécuritaire n’était pas suffisante, le
COVID-19 vient en rajouter à nos difficultés, nous rappelant
l’urgence de changer impérativement nos comportements
individuels et collectifs.
Je tiens à saluer et à remercier les responsables religieux et
coutumiers pour leur adhésion et leur accompagnement dans
la sensibilisation des populations, à travers les mesures fortes
qu’ils ont prises, consacrant des restrictions apportées à la
pratique de leurs cultes.
Au regard du mode de contamination du virus et des capacités
de nos structures de santé, nous devons tout mettre en œuvre
et adopter les bonnes pratiques, pour interrompre la chaine de
transmission communautaire du COVID-19.
Personne n’est à l’abri de ce virus. En l’absence de vaccin et
de traitement validé, le seul antidote demeure donc la
prévention individuelle et collective.
Ainsi, après de larges consultations, j’ai décidé de prendre les
mesures suivantes :
1. Sur le plan des libertés :
l’interdiction de tout regroupement de plus de 50 personnes ;
les mesures de restrictions concernant les débits de boissons,
les salles de cinéma, de jeux et de spectacles, les marchés et
yaars, les restaurants, seront prises par les autorités
compétentes ;
L’instauration d’un couvre-feu de 19h00 à 5h00 du matin, sur
toute l’étendue du territoire, pour compter du 21 mars 2020 à
l’exception des personnels sous astreintes.
2. Sur le plan des transports :
la fermeture des aéroports de Ouagadougou et de Bobo-
Dioulasso, aux vols commerciaux, pour une durée de deux
semaines, renouvelable, à compter du 21 mars 2020 à minuit,
excepté pour les vols intérieurs et militaires et le fret;
la fermeture des frontières terrestres et ferroviaires, pour une
durée de deux semaines, renouvelable, à compter du 21 mars
2020 à minuit, à l’exception du fret ;
3. Sur le plan politique :
la suspension immédiate des opérations d’enrôlement
biométrique ;
La suspension immédiate des opérations spéciales de
délivrance de cartes nationales d’identité burkinabè.
L’application des mesures d’hygiène dans tous les lieux
publics et privés, doit être stricte.
Il va sans dire, que toutes les mesures prises feront l’objet
d’une évaluation périodique, pour les ajuster constamment à
l’évolution de la pandémie.
Nous devons améliorer et renforcer les actions de
communication, pour un changement de comportement.
C’est le lieu pour moi de dénoncer celles et ceux qui, à travers
les réseaux sociaux, entretiennent la désinformation et sèment
la panique. Il nous faut prendre cette pandémie au sérieux.
Chers compatriotes
Amis résidant au Burkina Faso
Le Gouvernement a adopté un plan de riposte autour duquel
s’organise la mobilisation des acteurs et des partenaires
techniques et financiers.
Au nombre des mesures pratiques recommandées par les
spécialistes et le personnel de santé, je voudrais insister sur la
nécessité pour tous :
– de ne pas se serrer les mains ;
– de ne pas s’embrasser ;
– de se laver régulièrement les mains au savon ;
– d’observer la mesure de distance d’un mètre au moins ;
– d’éviter les regroupements;
– de limiter nos déplacements et sorties;
– de porter des cache-nez ;
– d’alerter les services de veille en cas de suspicion.
Le numéro vert et gratuit dédié est le 3535.
Je suis conscient des contraintes imposées par ces mesures,
mais il nous faut nous y soumettre avec tout le sens des
responsabilités, car il y va de la survie de nos populations.
Je sais pouvoir compter sur la discipline et l’engagement de
tout un chacun pour une réponse à la hauteur des défis que
pose cette maladie au Burkina Faso et au reste du monde.
Chers compatriotes
Le coronavirus est venu comme pour nous rappeler que la
maladie reste l’ennemi numéro 1 de tout être vivant. La taille
du défi individuel et collectif que nous devons relever pour
vaincre cette pandémie, m’oblige à interpeller tous les
habitants du Burkina Faso sans exclusive sur l’urgence qu’il y’a
à s’attaquer au péril, par une mobilisation exceptionnelle et
patriotique de chaque instant.
J’ai invité le Haut Conseil national de la recherche scientifique
à activer sa commission Santé et bien-être, et j’ai bon espoir
que nos chercheurs et nos laboratoires nationaux sauront
relever le défi de la prise en charge des personnes
contaminées. Du reste, j’ai décidé de la mise en place d’un
Conseil scientifique auprès du Président du Faso, pour suivre
et orienter les mesures à prendre contre la pandémie.
La lutte contre le COVID-19 doit être une priorité.
J’ai l’intime conviction que nous aimons tous notre chère
patrie, le Burkina Faso. C’est pourquoi, dans ces moments
difficiles que nous traversons, nous devons savoir qu’en plus
de la lutte contre le terrorisme, nous devons nous mobiliser
contre le coronavirus, en nous conformant strictement aux
consignes et aux mesures édictées.
L’avenir de notre Nation est à ce prix.
J’exprime ma compassion et ma solidarité à toutes les
familles éprouvées par le COVID-19.
A toutes les personnes placées en confinement, ou en
traitement, je souhaite des lendemains meilleurs et un prompt
rétablissement.
Le Gouvernement pour sa part, assure la prise en charge
gratuite des malades et continuera à garantir l’approvisionne
ment de notre pays en produits de première nécessité, tout en
veillant au contrôle des prix. De même, il restera attentif aux
mesures à prendre pour soutenir la relance des activités
économiques au sortir de cette crise.
Dans la solidarité et l’union, relevons le défi du COVID-19.
Que Dieu bénisse le Burkina Faso !