Seulement 38% .Tel est le pourcentage en matière d’enrôlement des femmes en ce qui concerne les 20 premiers jours d’enrôlement dans les 2 premières sous zones, alors qu’elles représentent plus de la moitié de la population. Un constat qui a motivé la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a initié une rencontre avec les responsables des structures et organisations féminines afin de trouver des solutions pour rehausser l’effectif.
« Pour un segment de la population qui représente 52%, il fallait tirer la sonnette d’alarme. C’est à cet effet que nous avons demandé à rencontrer les personnes ressources pour que nous puissions évaluer la situation et corriger cela avant que ce ne soit trop tard », a laissé entendre Newton Ahmed Barry, président de la CENI.
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Selon les chiffres de l’institut national de la statistique et de la démographie (INSD), le potentiel d’électeurs attendu en 2020 est de 10 millions 70733. Ceux qui sont déjà inscrits sur les listes électorales sont de 5 millions 539 031. Il reste 4 millions 539 702 nouveaux électeurs à enrôler. Sur ces nouveaux électeurs attendus, environ 60% sont des femmes. Un défi qui selon le président de la CENI doit être relevé.
Lors de ce temps d’échange, les participantes ont soulevé quelques préoccupations qui à leur sens sont à l’origine de ce faible taux d’enrôlement des femmes. Au nombre des causes figurent la peur liée à la situation sécuritaire, la peur d’être mêlé à la politique et le manque d’encouragement des leaders vis-à-vis des femmes. A cela s’ajoute le retard dans la délivrance des cartes d’identité.
Les discussions entre les femmes et le président de la CENI ont abouti à des conclusions. Au nombre de celles-ci, on note : sensibiliser les femmes qui ont déjà leurs CNIB afin qu’elles s’enrôlent, instaurer une collaboration avec l’office national d’identification (ONI) pour qu’il produise prioritairement les CNIB de la sous zone d’intervention de la CENI pendant l’enrôlement. Des plaidoyers sont en vue pour booster l’inscription des femmes sur les listes électorales.
Martine Yabré, porte-parole du cadre de concertation des organisations féminines intervenant sur la participation politique des femmes a exhorté les femmes à faire fi de leurs divergences et à travailler afin de rehausser le pourcentage des femmes sur la liste électorale. « Votons utile, votons femme pour un changement », a-t-elle mentionné.
L’enrôlement pour la région du Sud-Ouest débute le 7 mars 2020 et c’est Gaoua qui va abriter la cérémonie de lancement.
Marie Sorgho