C’est désormais une réalité : les chefferies traditionnelles et coutumières du Burkina Faso ont un site web. Le lancement officiel s’est déroulé le mercredi 26 février 2020 au sein de l’Association Burkinabè pour le Management de la Qualité (ABMAQ).
Un nouveau bébé a fait son entrée dans la famille des médias en ligne du Burkina Faso. Il s’agit de Chefferies du Faso, un site consacré aux traditions et coutumes en relation avec le genre. Initiée par le Dawelg Naaba Boalga Issaka Sourwema, le site ambitionne d’assurer la visibilité de la contribution des chefferies traditionnelles au changement des mentalités dans l’optique de la construction d’une société d’équité, de justice et de développement au Burkina Faso. A travers Chefferies du Faso, il s’agira donc de contribuer à promouvoir les traditions et les coutumes en phase avec les valeurs de l’Etat de droit démocratique mais aussi de permettre aux Burkinabè de l’intérieur et de la diaspora de découvrir leur histoire.
Le site se veut également être une voie pour identifier et promouvoir la quote-part positive des chefferies traditionnelles dans la valorisation de la femme pour une société d’équité et d’égalité. « Les hommes et les femmes étant complémentaires, réfléchir sur ces questions implique que l’on les appréhende comme des totalités systématiques. », explique le promoteur Issaka Sourwema.
Accessible sur l’adresse http://chefferiesdufaso.org, le site vient ainsi combler le vide informationnel et technologique sur les chefferies traditionnelles et coutumières burkinabè. Il contient une variété de rubriques allant des plus générales (éditorial, actualité, portrait) aux plus spécifiques. Dans cette deuxième catégorie de rubriques, l’on trouve : répertoire 1 et 2, histoire, monographie, femmes et chefferies, sagesse du terroir et innovations en matière de promotion du genre.
Le site web chefferies du Faso a été financé par le projet d’Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel (SWEDD). Cet accompagnement a consisté au développement du site, à l’acquisition de matériels informatiques, à la formation des animateurs dudit site et à l’installation d’une ligne téléphonique et aux missions d’informations des hautes autorités traditionnelles et coutumières à travers le Burkina Faso. « Nous avons accompagné cette initiative parce que la chefferie traditionnelle est l’une des parties prenantes parmi les acteurs de la mise en œuvre du projet SWEDD », souligne Abdoul Karim Ouédraogo, représentant du projet.
Pour mémoire, dans toutes les communautés et ethnies du Burkina, la chefferie est une réalité. Ce qui différencie les types de chefferies, c’est la manière dont ils s’exercent, les apparats, les attributs du chef et l’étendue de ses pouvoirs. Il n’y a donc pas de société acéphale ou sans chef dans notre pays.
Faridah DICKO