Donner à la cosmétique toutes ses lettres de noblesse dans une Afrique où elle n’est toujours pas bien valorisée, telle est l’ambition de la jeune ressortissante sénégalaise, Aminata Thior. Plus qu’un vœu, depuis ces dernières années, l’ingénieure en télécommunications, reconvertie en directrice de média spécialisé sur la cosmétique, travaille à une véritable prise de conscience afin de dynamiser l’attractivité de ce secteur.
Faire émerger une véritable industrie avec tous les acteurs concernés. C’est le sens de l’African Beauty Network, organisée par la plateforme médiatique Setalmaa, prévue le 30 novembre prochain à Dakar, au Sénégal. L’idée est de réunir, dans une même salle, à l’hôtel Pullman, logisticiens, livreurs, informaticiens, spécialistes de la beauté, experts comptable, etc., pour les faire dialoguer. En effet, le constat dressé par l’organisatrice de la seconde édition de l’African Beauty Forum est sans appel. Les secteurs de la beauté et de la cosmétique peuvent contribuer à l’essor de l’économie panafricaine.
”Il faut unifier les compétences en favorsant les échanges entre les différents acteurs”, estime-t-elle.
Mais selon la fondatrice de Setalmaa, média spécialisé dans les cosmétiques en Afrique francophone, cet engagement pour l’émergence d’une véritable création de valeurs ajoutée dans le secteur du cosmétique doit également engager d’autres acteurs issus de différents secteurs professionnels. C’est le message qu’elle tentera de faire parvenir, en substance, lors de l’African Beauty forum.
La cosmétique au coeur des écosystèmes
“Le professionnel de la cosmétique, par exemple, a besoin d’un logisticien, d’un livreur, d’un informaticien pour monter son site Internet ou encore d’un expert comptable pour gérer ses comptes. Le secteur de la cosmétique a souvent été mis de côté par les autres secteurs alors que ce domaine peut créer de la croissance pour les autres domaines.” explique Aminata Thior, la fondatrice de l’African Beauty Forum.
“A travers l’Africa Beauty Forum, nous voulons montrer le talent et la diversité des entreprises locales spécialisées dans la cosmétique”, dit-elle. “Le développement économique de l’Afrique passera par notre capacité à créer de la valeur ajoutée sur notre continent dans tous les secteurs économiques, dont celui de la beauté et de la cosmétique”, conclue-t-elle.
Favoriser l’interconnectivité entre les secteurs
A ses côtés, la blogueuse beauté et fondatrice de BlackbeautyBag, Fatou Ndiaye, Paula Audrey Ndengue, entrepreneure et consultante pour des marques dans le monde, Tidiane Dème, co-fondateur du fonds d’investissement Partech Africa, Thierno Sakho, expert financier à la Délégation à l’Entrepreneuriat Rapide (mécanisme de financement pour les jeunes et les femmes initié par le président de la République du Sénégal) et tant d’autres grands noms seront présents pour l’occasion. La venue de Tidjane Deme et de Thierno Sakho en est la parfaite illustration.
Selon Aminata Thior, les investissements dans le secteur de la beauté et de la cosmétique peuvent devenir très rentables sur le plan financier. Une meilleure connectivité provenant d’autres catégories sectorielles pour le développement des cosmétiques est une nécessité et la Finance, selon la fondatrice de Setalmaa, doit également être mise à contribution. “Les investisseurs doivent comprendre que ce sont des secteurs d’avenir, créateurs d’emplois, de valeurs ajoutées et les opportunités ne manquent pas. Pourtant, l’accès aux financements pour les micro entreprises demeure difficile pour leur développement”, analyse l’organisatrice de l’African Beauty Forum. Par ailleurs, des sessions de networking sont prévues afin de faciliter les échanges entre les participants issus de divers profils.
Un marché en forte croissance
Axé sur le thème “Pourquoi investir dans le secteur de la mode aujourd’hui et non pas demain”, le rendez-vous de Dakar va démontrer que le marché de la cosmétique en Afrique est une industrie en pleine expansion. Avec les 300 millions de personnes appartenant aux classes moyennes du continent, le marché de la cosmétique est estimé à 2,7 milliards d’euros, selon des chiffres de Forbes Afrique.
Preuve de cette étonnante et insolente santé, en 2015, une célèbre multinationale du secteur a vendu près de 150 millions d’unités de produits en Afrique, dont 60 % de marques issues du continent. Si les données économiques révèlent l’importance du filon, Aminata Thior reste pourtant convaincue que la partie francophone est moins en avance. D’où la programmation d’une conférence qui invitera à «s’inspirer de ce qui marche dans l’industrie de la cosmétique en Afrique anglophone».
Sponsorisé par la compagnie aérienne Air Sénégal S.A, l’événement cible également les grands médias dont le rôle pour la vulgarisation des bonnes actions n’est plus à discuter. Selon Setalmaa, le secteur, en plein boom, doit être soutenu par des initiatives mieux relayées dans les médias afin d’influencer encore davantage l’ensemble des acteurs sur les substentiels bienfaits économiques que le secteur de la beauté et de la cosmétique peut apporter à l’économie continentale.