Le cadre de concertation des organisations intervenant sur le genre et la participation politique des femmes au Burkina Faso a été reçu en audience ce lundi 23 septembre 2019 à Ouagadougou par le président de la commission électorale nationale indépendante(CENI). Les échanges ont porté sur la participation des femmes aux élections de 2020.
L’enrôlement des femmes sur les listes électorales pour les élections de 2020 et la question de l’adoption de l’avant-projet de loi portant fixation de quota étaient au menu des échanges entre le cadre de concertation des organisations intervenant sur le genre et la participation politique des femmes au Burkina Faso et le président de la CENI.
De prime abord la délégation du cadre a présenté sa feuille de route comportant les activités qu’elle compte mener dans le cadre des élections de 2020. Ces activités incluent entre autres l’organisation d’ateliers régionaux de vulgarisation du contenu de l’avant-projet de loi pour permettre son appropriation par les actrices et acteurs clés des 13 régions, l’organisation des campagnes de sensibilisation pour l’inscription des femmes sur les listes électorales, la mise en place d’un réseau de femmes et de jeunes observatrices des élections.
A cet effet, elle a sollicité l’accompagnement du président de la CENI pour la mise en œuvre effective de ces activités ci-dessus citées. Au cours de cet entretien avec le président de la CENI, Martine Yabré, membre du comité quota genre a signifié que des actions stratégiques doivent être menées pour inciter le gouvernement ainsi que l’Assemblée nationale à se pencher favorablement sur l’avant-projet de loi sur le quota. « Si la loi n’est pas votée, à partir de 6 mois avant les élections, cela ne sera plus possible » a-t-elle déclaré.
Le président de la CENI, Newton Ahmed Barry a pour sa part encourager les femmes à mener leur combat avec beaucoup d’objectivité et optimisme. Il a par conséquent exhorté les femmes à mettre l’accent sur la composition des démembrements qui selon lui constitue un des enjeux majeurs de la prise en compte des femmes dans le processus électoral.
Tout en leur suggérant une approche de désignation des candidats aux élections à parité genre sensible, Newton Ahmed Barry a recommandé aux membres du cadre de maximiser leurs actions dans l’établissement de desdits démembrements pour les élections. « Veuillez à ce que les femmes soient présentes dans les démembrements » a-t-il confié.
Les femmes sont les moins enrôlées sur les listes électorales
Les femmes sont les moins enrôlées sur les listes électorales, c’est ce qu’a laissé entendre le président de la CENI. Sur près de 5 539 031 inscrits, les femmes atteignent à peine 46%. Ce faible enrôlement serait lié à un problème d’accès aux actes de naissances. Certaines femmes ne disposant pas d’actes de naissance ne peuvent pas avoir des cartes d’identités qui pourraient leur permettre de s’enrôler.
A ce problème, les membres du cadre ont proposé des actions de sensibilisation et la désignation des championnes dans les communes pour aider les femmes à s’organiser efficacement pour leur inscription sur les listes électorales.
Ce temps d’échanges a été l’occasion pour le président de la CENI d’aborder la question des déplacés. Il a indiqué que ces derniers sont pris en compte dans le processus électoral à travers deux mentions. Ces mentions se rapportent au continuum des droits qui indiquent que les déplacés internes ne doivent pas vivre une marginalisation électorale et le continuum des circonscriptions électorales qui leur permettent de voter quand bien même ils sont déplacés.
Dans la poursuite de leur combat en faveur de l’enrôlement massif des femmes sur les listes électorales, et le vote de l’avant-projet de loi sur le quota, le cadre de concertation poursuit sa randonnée. Une rencontre est prévue avec l’office national d’identification (ONI) pour l’atteinte de leurs objectifs.
Marie Sorgho