Parfois, un décalage générationnel peut être subi ou redouté lorsqu’on se retrouve au milieu de collègues plus jeunes que nous. Voici cinq conseils pour bien gérer cette situation.
1) Garder confiance en ses compétences
« Les seniors ont été beaucoup dévalorisés dans le monde du travail. Il peut donc y avoir un sentiment de menace vis-à-vis d’une équipe plus jeune, qui conduit à une position de repli », constate Caroline Young, présidente d’Experconnect. Sa société accompagne les entreprises pour garder les compétences des salariés seniors. Elle prône les bienfaits des équipes intergénérationnelles. « Les plus anciens dans l’entreprise détiennent une mémoire et une connaissance technique précieuses, leur expérience est un atout s’il est partagé. Les jeunes ont aussi des choses à leur apprendre, notamment sur les nouvelles technologies ».
2) S’entraider, la règle d’or
« Il y a des différences générationnelles, dans la manière d’être et de fonctionner, mais en les acceptant on en fait une force car elles sont complémentaires », constate Nicolas Brosseau, manager richesses humaines à la MAIF. Claudine P., 55 ans, et 35 ans d’ancienneté chez Radiall, dans le secteur industriel, en témoigne. « Je suis une ancienne technicienne et je travaille désormais dans un bureau de ressources humaines, où les âges varient entre 21 et 40 ans. L’aide est réciproque. Mes jeunes collègues m’ont par exemple appris à faire de belles présentations sur écran, tandis que moi je leur ai donné des conseils pour formuler leurs courriers aux salariés. »
3) Mettre son ego (un peu) de côté
Etienne, journaliste de 50 ans, n’a jamais été serein face à « l’apparition continuelle de nouveaux outils, mais l’entraide est souvent un moteur pour s’adapter, il faut mettre un peu son ego de côté, rester dans un état d’esprit d’humilité ». Cela n’empêche pas de préserver son image de professionnel compétent, au contraire. Claudine B., contrôleur budgétaire chez LCL, préfère admettre ses lacunes quand elle a besoin d’explications, « sur les réseaux sociaux par exemple ». Mais elle est aussi sollicitée pour apporter son expertise sur d’autres savoir-faire, comme ses « tableaux sur Excel ». « Je trouve toujours du temps pour aider, il faut donner pour recevoir ensuite, être à l’écoute des autres », conseille-t-elle. À 60 ans, elle travaille en binôme avec une assistante de 22 ans, et une équipe dont la moyenne d’âge est située autour de 35-40 ans.
4) Se montrer volontaire pour saisir les opportunités
Être toujours volontaire pour apprendre et évoluer est, à tout âge, un atout certain dans le monde du travail. Après avoir subi une restructuration au sein de son entreprise, Claudine P. a pris un nouveau poste. « Je suis désormais chargée de la formation interne et je me suis positionnée sur le e-learning, c’est dire la formation en ligne. Il ne faut pas avoir peur d’aller en terrain inconnu », souligne-t-elle.
Pour Caroline Young, il est inévitable « d’avoir recours à de la formation continue, construire sa carrière sur le long terme est la meilleure manière d’éviter de se sentir dépassé et d’être laissé de côté. »
5) Briser la glace avec humour
Ne pas participer à la vie de bureau ou à l’ambiance de l’équipe, peut vite conduire à l’éloignement. « Une collègue de mon âge se met à l’écart de l’équipe des jeunes, résultat elle s’est complément isolée du groupe », illustre Claudine P. Pour elle, « s’ouvrir, raconter des anecdotes sur son travail, ses erreurs, peut permettre d’améliorer son image, se rapprocher des autres. »
Etienne mise sur l’humour, il aime faire, ce qu’il appelle: « du comique gériatrique ». « Je le tourne à la dérision quand j’ai besoin d’aide, en leur rappelant que je n’ai plus leur âge ». Et ça marche! De cette légèreté peut naître une vraie relation professionnelle bienveillante. Une complicité s’est nouée entre Claudine P. et la plus jeune de son bureau, âgée de 21 ans. « On plaisante en s’appelant « la vieille » et « la gamine », cela nous a rapproché. Je me moque de leur langage de jeunes et elles de mes références ».