Le chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP/BF) était face à la presse ce mardi 17 Septembre 2019 pour son rendez-vous hebdomadaire. L’évolution de la situation sécuritaire, la crise dans le secteur de la santé, la santé du général Djibril Bassolé et la marche-meeting de l’Union d’action populaire (UAP) étaient les points à l’ordre du jour.
4 points étaient à l’ordre du jour à cette conférence de presse. Il s’agit en premier point de la situation sécuritaire. L’opposition politique note la dégradation continue de la situation sécuritaire. Tout en saluant l’élan de solidarité à l’endroit des déplacés, elle plaide pour la construction de camps dans les sites où il n’y en a pas. Dans le même registre sécuritaire, la CEDEAO s’est dotée d’un plan d’actions 2020-2024 d’un milliard de dollars US. A ce niveau, l’opposition souhaite que l’argent soit effectivement investi dans la formation ainsi que l’équipement des forces de défenses et de sécurité (FDS) et non dans les poches d’individus véreux qui bâtiront des châteaux.
Abordant la crise dans le secteur de la santé, l’opposition politique note que la grève des différents syndicats de la santé a entraîné une crise profonde du système sanitaire avec des conséquences sur les patients et la population. Elle demande alors au gouvernement de respecter ses engagements et aux travailleurs de la santé de suspendre ou d’alléger leur mot d’ordre de grève.
La dégradation de la santé du Général Djibril Bassolé était également à l’ordre du jour. L’opposition demande aux autorités burkinabè de permettre au Général Bassolé d’aller se soigner. « Dans un contexte de profonde crise sociale, si le pire advenait à Monsieur Bassolé parce qu’on l’empêche d’aller se soigner, le tissu social s’en trouverait davantage fragilisé », affirme Adama Séré, président du Rassemblement des Ecologistes du Burkina Faso (RDEBF).
A propos de la marche meeting
S’agissant de la marche-meeting tenue par une vingtaine d’organisations syndicales et de la société civile, l’opposition politique estime que les autorités n’avaient pas de raison de l’empêcher. Regroupées au sein de l’union d’action populaire (UAP), les manifestants de Ouagadougou qui ont bravés l’interdiction des autorités locales, ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène.
Concernant l’idée véhiculée par le pouvoir selon laquelle la marche-meeting était inopportune, l’opposition pense que c’est une fuite en avant. A titre d’exemple, elle souligne les activités politiques que le MPP mène au quotidien au Burkina et hors du pays malgré l’insécurité. Des cas de détournements sont également enregistrés. « Donc ce ne serait pas une manifestation pour exiger, entre autre d’ailleurs la sécurité, qui serait inopportune » martèle Adama Séré.
Selon Aristide Ouédraogo, président du FPR, à partir du moment où l’ensemble des syndicats, la société civile et la population ont le constat flagrant que ceux qui dirigent aujourd’hui trahissent ou a trahi l’esprit de l’insurrection populaire, il sera difficile d’amener les gouvernés à faire confiance aux gouvernants. « On a l’impression que nous sommes dans un pays où il y’a un certain nombre de citoyens qui estiment être au-dessus des lois et tout leur est permis. » ajoute-il.
Ce premier point de presse signe la rentrée de l’opposition politique après un mois de congé.
Faridah DICKO