Elle s’est lancée dans la restauration dans l’optique d’épauler ses petits frères. Aujourd’hui Sabine Keré /Balima, est à la tète d’un des plus grands restaurants de la région de Tenkodogo. Rencontre avec une femme déterminée à vivre de sa passion : la cuisine.
Elle s’est lancée dans la restauration dans l’optique d’épauler ses petits frères. Aujourd’hui Sabine Keré /Balima, est à la tète d’un des plus grands restaurants de la région de Tenkodogo. Rencontre avec une femme déterminée à vivre de sa passion : la cuisine.
L’école n’est pas toujours la seule voit de réussite. Sabine keré vient une fois de plus de nous donner l’exemple. Véritable modèle de réussite du leadership féminin, ses débuts à la restauration remontent à sa tendre enfance. Sa mère étant elle-même vendeuse du riz. La jeune fille d’alors était bien partie pour se faire une bonne initiation dans la restauration .Malheureusement, cette dernière sera arrachée par la faucheuse à ses enfants tout comme leur père quelques années plutôt.
C’est ainsi qu’elle décide d’arrêter les études en classe 5eme. « Il fallait que je soutienne mes frères», fait-elle observer. Elle commence d’abord par ouvrir un petit kiosque devant la gare SOGEBAF. Elle y mène ses activités de restauration jusqu’au beau jour où elle fait la rencontre d’une femme qui faisait déjà des pauses cafés. « C’est elle qui m’a initié dans les pauses café », se rappelle-elle fièrement.
C’est ainsi qu’avec ses petits moyens, elle a commencé à faire des pauses café partout dans la ville de Tengkodogo. Par la suite, la société SOGEMAB a arrêté ses activités. Elle était obligée de fermer son kiosque pour se consacrer uniquement aux pauses café à domicile.
« Le début n’était pas facile explique madame kéré, j’ai qu’à même souffert, il m’arrivait de faire descendre ma barrique de la charrette pour y charger le matériel pour la pause. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’un mauvais souvenir. Grâce à mes activités, j’ai pu obtenir mon propre restaurant avec tout le matériel qu’il faut, j’ai aussi 2 voitures à ma disposition pour les déplacements», se réjouit-elle.
Du coté de ma famille, j’ai pu épauler mes 2 frères. L’un d’eux est commerçant et l’autre, j’ai pu le faire partir aux États Unies pour l’aventure.
Des difficultés, il n’en manque pas du tout, mais on fait avec…
De la gestion de la clientèle, du personnel, des factures qui tardent à être payées, Madame Kére ne se décourage pas .Elle reste convaincue que la restauration nourrit très bien son homme.Très ouverte aux critiques, nous l’écoutions demander à ses clients s’ils étaient satisfaits du service. « J’aime les critiques constructives, cela me permet d’améliorer la qualité du service » fait-elle remarquer.
Des anecdotes, il n’en manque pas dans ce métier. « Une fois,j’ai cuisiné pour des cadres d’une structure, tous des hommes. Cependant, je vous assure que je n’ai même pas ramassé un sachet d’eau après le repas. Ils sont tous revenus individuellement remettre leur assiette, leur bouteille de boisson ainsi que leur sachet d’eau. C’était ma seule fois de voir cela durant mes 13 ans d’activité ».
Derrière la restauratrice se cache, un grand homme.
Le travail de restauratrice n’est pas du tous facile reconnait madame Keré : « Quand je quitte chez moi le matin parfois c’est à minuit que je rentre à la maison. Heureusement, la restauratrice, mariée et mère de 4 enfants explique avoir eu la chance de tomber sur homme qui comprend les sacrifices que demandent ce genre d’activité. Enseignent de son état, monsieur Keré a toujours a été d’un très grand appui pour son épouse. «C’est lui qui m’aidait pour le déplacement du matériel lors mes pauses cafés .Entre temps, il a payé les frais pour que je passe le permis de conduire et par la suite il m’a acheté une fourgonnette, chose qui m’a beaucoup aidé dans mes activités ».
C’est aussi cet homme qui va donner un nom assez particulier au restaurant de sa femme. ARDY, provenant des prénoms de leurs enfants, Alice, Arthur, Diane, Aymane.
Le rêve de madame kéré est de pouvoir mieux agrandir son restaurant en y intégrant une grande salle de réunion ou des rencontres pourront se tenir et d’où elle se fera le plaisir de leur servir de bons plats.
Lala Kaboré /Dera