Il est 23h 36, le boucan atteint son paroxysme. Depuis 20h, mon voisin et sa femme se sont égrené un chapelet d’injures, arrosé de larmes et de soupirs. Depuis 20h, dans la basse-cour, les démons de l’arrière-cour ont fait leur retour.
Il est 23h 36, le boucan atteint son paroxysme. Depuis 20h, mon voisin et sa femme se sont égrené un chapelet d’injures, arrosé de larmes et de soupirs. Depuis 20h, dans la basse-cour, les démons de l’arrière-cour ont fait leur retour.
Dans tout couple, il y a des hauts et des bas, le meilleur et le pire, mais quand vivre ensemble s’apparente à survivre en enfer, parfois, il n’y a plus rien à faire. Cette nuit-là, il l’a battue et comme pour épargner son fils de trois ans de l’horreur, il l’a jeté dehors avant de refermer laporte à double tour, pour bien faire le « travail ». C’est dur de voir un bambin de cet âge pleurer sans savoir se taire, regarder et entendre sa mère crier sous le poids d’un père méconnaissable. Comme ça fait mal de voir un macho pilonner de coups sa femme, une femme enceinte et sans défense. Malgré les supplications des voisins, le loubard enragé a tenu en haleine le public indigné jusqu’à minuit. La partie a pris fin sans que la porte ne s’ouvre. Le pauvre enfant choqué et apeuré a dormi dans mon lit. Toute la nuit, il a sangloté dans son sommeil, ses larmes ont inondé mon drap.Lire la suite