3 août 2014. L’Etat islamique (EI) s’empare des monts Sinjar, région du nord-ouest de l’Irak, proche de la frontière syrienne. C’est le début de l’enfer pour des milliers de femmes et jeunes filles , issue de la minorité yézidie, qui deviennent alors esclaves sexuelles des djihadistes de l’organisation terroriste. Et d’après un long article du New York Times , Daesh obligerait ces femmes à utiliser des moyens contraceptifs, tout en continuant « le trafic, […] et les abus toujours aussi violents pendant qu’ils se passent ces femmes entre eux ».
3 août 2014. L’Etat islamique (EI) s’empare des monts Sinjar,région du nord-ouest de l’Irak, proche de la frontière syrienne. C’est le début de l’enfer pour des milliers de femmes et jeunes filles , issue de la minorité yézidie, qui deviennent alors esclaves sexuelles des djihadistes de l’organisation terroriste. Et d’après un long article du New York Times , Daesh obligerait ces femmes à utiliser des moyens contraceptifs, tout en continuant « le trafic, […] et les abus toujours aussi violents pendant qu’ils se passent ces femmes entre eux ».
Le viol autorisé. Dans ses publications officielles, l’EI déclare qu’il est légal pour un homme de violer les femmes qu’il asservit dans à peu près toutes les circonstances. Même le sexe avec un enfant est autorisé, selon une brochure publiée par le groupe. Une exception demeure. Avant tout rapport sexuel, l’homme doit s’assurer que la femme n’est pas enceinte. D’après le professeur de l’Université de Princeton Bernard Haykel, expert de la loi islamique, le but est de garantir qu’il n’y ait aucune confusion sur l’identité du père.
Une contraception bien administrée. Pour cette raison, les esclaves sexuelles de Daesh sont contraintes de prendre une contraception orale ou injectable . Parfois les deux. Voire trois. Les combattants, en particulier les supérieurs, redoublent de méthodes pour éviter les grossesses. « Chaque jour, je devais en avaler un [ndlr. comprimé] devant lui. Il me donnait une boîte par mois. Quand il n’y en avait plus, il la remplaçait. Lorsque j’ai été vendue d’un homme à un autre, la boîte de pilules m’a accompagnée » explique une jeune Yézidie de 16 ans, qui apprendra seulement quelques mois plus tard la fonction contraceptive de ces pilules. Pourtant, ces précautions ne suffisent pas à rassurer le troisième homme qui l’a achetée. Doutant de son dernier cycle menstruel, ce dernier lui injectera une dose de 150 mg de Depo-Provera (un contraceptif injectable) dans la cuisse. Puis, le viol pouvait commencer.
Peu de grossesses enregistrées. Le calvaire ne s’arrête pas là. Si elles attendent un enfant, les femmes sont forcées de subir un avortement ; parfois même, elles doivent le réaliser. Elles sont aussi régulièrement conduites à l’hôpital pour une analyse d’urine, qui pourrait révéler une grossesse. Un test positif signifie « porter l’enfant de l’ennemi » confie Ahlam, une mère de six enfants – jamais violée – utilisée comme interprète. Le résultat négatif, quant à lui, permet aux combattants de poursuivre leurs viols incessants sur les esclaves. Mais peu d’entre elles tombent enceintes. Sur les 700 cas de viols enregistrés à ce jour par le centre du Dr Nezar Ismet Taïb à Dohuk (Irak), seuls 35 grossesses ont été déclarées. Un chiffre incroyablement bas puisque le taux de fécondité pour de si jeunes femmes se situe entre 20 et 25 %. Lire la suite