Les Journées des communautés ont débuté ce mardi 29 avril 2025, sous le thème, “Savoirs et savoir-faire autour du tô”. L’événement connaîtra son apothéose le 30 avril. L’initiative est de l’Institut des Sciences des Sociétés (INSS) en partenariat avec le Centre national de Recherche scientifique et technologique (CNRST).
Le ton est donné ce 29 avril 2025 pour les journées des communautés au sein de l’INSS à Ouagadougou. Une rencontre visant à mettre en lumière le tô, plat traditionnel et symbole de la cuisine burkinabè, en tant qu’élément de savoirs communautaires, d’identité culturelle et de nutrition.
Dans son allocution, la Directrice générale de l’INSS, Aoua Carole Bambara Congo a rappelé que l’organisation de ces journées s’inscrit dans la mission de l’institut, celle de produire des savoirs en lien direct avec la société et contribuer activement à la compréhension des cultures. Elle a également souligné l’importance du thème choisi, qui illustre la capacité de la science à partir du « local » pour enrichir le « global ».

Pour elle, « la communauté scientifique ne peut plus se permettre de faire de la recherche en vase clos ». Elle a aussi mis un point d’honneur sur le rôle du tô comme objet d’analyse anthropologique, économique et identitaire, mais aussi comme symbole de dialogue entre les communautés.
Quant au parrain Dr Élie Ouédraogo, il a salué l’honneur qui lui a été fait d’être désigné parrain de cette initiative qu’il qualifie de porteuse de sens et d’unité. Pour lui, les communautés burkinabè, malgré leur diversité ethnoculturelle, trouvent dans des éléments comme le tô un socle commun, un ciment social.

« Le tô n’est pas qu’un plat, il est une expression culturelle, un véhicule d’identité, un lien entre générations », a-t-il affirmé, insistant sur sa dimension sacrée dans de nombreuses traditions.
Il a également évoqué les spécificités des modes de préparation, qui varient selon les communautés, tout en renvoyant à une appartenance partagée.
Ledit évènement rassemble des chercheurs, acteurs des hôtelleries et du tourisme, étudiants, cuisiniers, élèves et passionnés de culture autour d’un programme riche et varié.
Expositions culinaires, démonstrations de préparation, panels et communications scientifiques rythmeront l’événement. Le tô, plat quotidien devenu sujet de réflexion, devient ici une passerelle entre traditions et modernité.
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En conjuguant rigueur scientifique et mise en valeur des savoirs endogènes, les Journées des communautés rappellent que le développement ne peut être durable sans une profonde connaissance de soi.
Au sortir de la cérémonie, le parrain, Dr Élie Ouédraogo, a félicité l’INSS pour l’initiative. Aussi, a-t-il ajouté que la thématique est très importante et apporte un intérêt certain.
“Le tô dans la culture moaga a une dimension très importante. Cette dimension n’est pas simplement alimentaire. Le tô a une dimension socio-culturel très importante, voire même une dimension spirituelle”, a-t-il noté.

Représentant le président de la cérémonie, Didier Zida, a souligné que ces journées sont une parfaite illustration du rôle de la recherche de proximité, capable de partir d’un objet simple en apparence, le tô, pour explorer des dimensions sociales, économiques, nutritionnelles, identitaires et politiques. Il a également mentionné la nécessité d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la protection de ce patrimoine culinaire, convoité par d’autres nations africaines.
La directrice générale de l’INSS, Aoua Carole Bambara Congo, est revenue sur la raison du choix du tô. “Le tô, parce que c’est un mets national et quasiment toutes les communautés préparent et consomment ce met local”, a-t-elle expliqué.
Fabrice Sandwidi