La Coalition nationale contre le Mariage d’Enfants au Burkina Faso (CONAMEB) a lancé la phase 2 du projet Education à voix haute, le mardi 25 mars 2025 à Bobo-Dioulasso. Le but de cette 2e phase du projet est de présenter à la population bôbô de Dioulassoba de la ville de Bobo-Dioulasso, les causes et les conséquences du mariage des enfants, à travers des plaidoyers.
Le Burkina Faso compte 2,8 millions d’enfants mariés dont 548 200 qui l’ont été avant l’âge de 15 ans. Dans la dynamique de mettre fin à cette pratique hors la loi, la Coalition nationale contre le Mariage d’Enfants au Burkina Faso (CONAMEB) et l´ONG « Girls Not Brides » ou « Filles, Pas Epouses », ont mis en œuvre depuis janvier 2021, un projet dénommé « Renforcer l’action collective pour mettre fin au mariage des enfants, prévenir l’abandon scolaire des filles et promouvoir l’égalité des genres en Afrique de l’Ouest ». Ce projet est communément appelé projet Education à voix haute ou Projet EOL.
Après la première phase du projet, la CONAMEB a lancé la phase 2, le mardi 25 mars 2025 à Bobo-Dioulasso. Selon la coordonnatrice de la CONAMEB, Aminata Diallo, l’objectif général de ces plaidoyers est de contribuer à la lutte contre le mariage d’enfants en promouvant la scolarisation et le maintien scolaire des filles.

Mme Diallo a expliqué que, dans le cadre de la mise en œuvre de la première phase du projet, une recherche a été menée par des jeunes chercheurs du Niger et du Burkina Faso. Parmi eux, deux jeunes filles travaillant sur le site de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso au Burkina Faso.
Suite à la phase 1 du projet EOL, la phase 2 (2024-2026) a porté sur la présentation des résultats de ces recherches aux différentes parties prenantes intervenant dans ces deux zones.
A l’issue des échanges, Aminata Diallo a laissé entendre que les résultats de l’étude ont permis aux notables de comprendre la situation des mariages d’enfants. Elle dit apprécier l’accompagnement du chef des bôbô Mandarè dans leur lutte.
Jeune activiste pour l’abandon du mariage des enfants, la communicatrice, Natacha Silga, a mené une étude sur les causes du mariage d’enfants dans la communauté des bôbô Mandarè, auprès des leaders communautaires et religieux de la localité.

De son étude, il est ressorti que le mariage d’enfants est une réalité à Dioulassoba, quartier de la ville de Sya. Elle a expliqué que les causes liées au mariage d’enfants sont nombreuses. Il s’agit notamment des grossesses précoces, de l’échec scolaire, des réseaux sociaux et des raisons d’ordre culturel.
Natacha Silga a ajouté que plusieurs conséquences découlent de ces mariages d’enfants qui sont entre autres, la mort du nouveau-né, ou de la mère ou même des deux. Il y a aussi la déscolarisation des jeunes filles ou l’abandon scolaire de ces filles victimes de mariage d’enfants.
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Après une heure de plaidoyer avec les participants, la communicatrice dit être satisfaite de leur participation.
« Nous sommes plus que ravies parce que, vues les interactions que nous avons eues au cours de cette activité, nous savons que le message est arrivé à bon port », a-t-elle soutenu.
Natacha Silga a souhaité plus d’engagement de la part des participants sur le terrain afin que les mentalités changent et que les filles puissent être scolarisées et obtenir une éducation de qualité.
Sa majesté Siriki Sanou, a encouragé et salué le projet porté par la CONAMEB. Il dit être prêt à accompagner le projet.

Emile Sanou, a dit apprécier ces échanges mais a souhaité l’intégration des femmes dans la lutte afin d’échanger avec elles, pour leur donner de bonnes idées.
Pour lui, la bonne ou la mauvaise éducation de l’enfant passe par la femme. « Ce que veut la femme, c’est ce qui se fait. Il faut grouiller avec les femmes. Sinon, les hommes ne peuvent plus rien faire », a-t-il renchéri.
Marie-Fleur Traoré