Dans la capitale burkinabè, le restaurant O’Gourmets a accueilli ce 21 mars 2025, un évènement littéraire pas comme les autres. Il s’agit d’un café littéraire baptisé “Éclat d’encre” en hommage à Monique Ilboudo, première femme romancière au Burkina Faso.
Un café littéraire pour célébrer une pionnière de la littérature au Burkina Faso, c’est l’évènement qui a conduit à ce rassemblement. Imaginé par Manuela Bafo et organisé avec la complicité d’une équipe passionnée de littérature, l’orginalité de ce café littéraire réside dans son caractère surprise, pour Monique Ilboudo.
Afin de préserver l’effet de surprise, l’évènement a été présenté comme une simple séance de dédicace d’œuvre d’Ophélie Konsimbo.
La soirée a débuté par une allocution de Maggy Manuela Bafo, qui a souhaité la bienvenue aux participants. Elle a rappelé l’importance de la littérature et de ces moments d’échange pour célébrer ceux qui l’incarnent. Après la phase d’allocution, ce sont deux auteurs en herbe, notamment Ophélie Konsimbo et Yipo Vincent Bado, qui s’entretiennent avec le public en leur faisant découvrir de nouvelles plumes que sont les leurs. Puis, ’au fil des échanges, le moment tant attendu arrive, l’hommage à Monique Ilboudo. un moment spécial qui provoque une vive émotion chez l’écrivaine.

Visiblement émue, Monique Ilboudo s’est arrêtée un instant en découvrant que la soirée lui était dédiée. Son regard brillait d’une surprise mêlée de gratitude. Les applaudissements nourris, les sourires et les mots bienveillants à son égard semblaient la toucher profondément.
Au cours de cette cérémonie d’hommage, plusieurs extraits de ses œuvres ont été lus aux participants, leur permettant de découvrir et de redécouvrir la force de sa plume et la profondeur de ses thématiques. Parmi les textes sélectionnés, il y a “le Carrefour des veuves”, qui aborde les réalités des femmes burkinabé, en particulier celles qui se retrouvent veuves et doivent affronter les défis sociaux économiques. Ce roman met en lumière les injustices liées au veuvage. Aussi, il y a “Si loin de ma vie”, traitant de l’exil, de l’identité du déracinement, “Le mal de peau”, du racisme et la discrimination et “Une histoire d’œuf”.
Lire aussi : Zoom sur cinq femmes qui ont marqué la littérature africaine
Entre lectures d’extraits et témoignages, l’hommage à Monique Ilboudo a permis de mettre en lumière, une dame d’exception ayant beaucoup fait pour la littérature burkinabè. Les participants, qu’ils soient écrivains, passionnés de littérature ou simples curieux sont repartis, inspirés par cette rencontre empreinte de respect et admiration.
À la sortie de la cérémonie, la doctorante en droit et écrivaine, Ophélie Konsimbo, n’a pas tari d’éloges à l’égard de Monique Ilboudo.
“Monique Ilboudo est une figure nationale qu’il faut connaître. On cherche souvent des héros et le nom qui nous vient en tête, c’est Thomas Sankara. Cependant, dans beaucoup de domaines, tels que la santé, la littérature etc…, il y a des pionniers, des personnes qui se sont battues pour créer la culture burkinabé et Monique Ilboudo est l’une de ces personnes”, a-t-elle déclaré.

Tout comme Ophélie Konsimbo, Maggy Manuela Bafo, a souligné qu’il faut connaître Monique Ilboudo car elle est la première femme romancière au Burkina Faso et cela méritait cet hommage. Par ailleurs, elle a affirmé être heureuse car pour elle, la surprise à réussi. Toutefois, elle retient de la dame, une femme forte, brave et surtout, une femme qui a voulu partager ses expériences et qui a lutté pour pleins de changements dans la mentalité des Hommes.
“ Elle a participé à ce qu’aujourd’hui, on ne fasse plus de différences entre un homme et une femme car ils peuvent faire les mêmes choses. Et ce sont ces valeurs qu’elle nous transmet et nous sommes fiers de les recevoir”, a-t-elle conclu.
La soirée s’est clôturée dans une ambiance conviviale atour d’une prise de collation, offrant un moment d’échanges informels entre les participants.
Ce fut aussi l’occasion pour chacun de partager ses impressions sur les œuvres de Monique Ilboudo et de poursuivre les discussions littéraires dans un cadre chaleureux
Fabrice Sandwidi