Figue emblématique de l’éducation et du développement social au Burkina Faso, Ki-Zerbo Coulibaly Jacqueline s’est démarquée par son engagement en faveur de l’émancipation des femmes et de la promotion du savoir. A travail son travail acharné, elle a contribué à façonner une société plus éclairée et inclusive. Son parcours remarquable lui vaut d’être aujourd’hui honorée sur la rue des étoiles.
Jacqueline Coulibaly, épouse Ki-Zerbo est née le 23 septembre 1933 à Ouagadougou. Elle est une référence dans la lutte pour les droits des femmes et la démocratie en Afrique de l’Ouest. Jacqueline Coulibaly a fait ses débuts d’études à Dakar, au Sénégal. En 1956, elle obtient sa licence en anglais obtenue à la Sorbonne, à Paris. La même année, Jacqueline épouse Joseph Ki-Zerbo avec qui, elle a eu trois fils et deux filles.
En 1961, Jacqueline Ki-Zerbo étant de retour en Afrique, commence sa carrière en tant que professeur d’anglais au Lycée Philippe Zinda Kaboré à Ouagadougou. Elle devient ensuite directrice du Cours Normal de Jeunes Filles (aujourd’hui Lycée Nelson Mandela) jusqu’en 1974. Fervente défenseure de la condition féminine, elle est membre fondatrice de l’Entraide Féminine Voltaïque, une organisation dédiée à l’émancipation des femmes.
Son engagement politique se manifeste notamment lors du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 au Burkina Faso. Ce jour-là, elle conduit un groupe de femmes et de jeunes filles qui marchent sur la présidence avec des pancartes réclamant « de l’eau, du pain et la démocratie pour le peuple ». Cette action courageuse contribue à la chute du régime en place et marque un tournant dans l’histoire politique du pays.
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Sur la scène internationale, Jacqueline Ki-Zerbo s’illustre en tant que première directrice du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) en Afrique de l’Ouest et du Centre. Elle joue un rôle clé dans la promotion des droits des femmes et l’intégration de la dimension genre dans les politiques de développement. Elle œuvre également au sein du Comité Permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), où elle promeut l’utilisation de foyers améliorés.
Un tel engagement mérite des reconnaissances. Effectivement, elle reçoit en 1984 le Prix Paul G. Hoffmann pour le développement national et international. En 2008, elle est décorée chevalier de l’Ordre national du mérite des arts, des lettres et de la communication avec agrafe « littérature orale et écrite » lors de la Foire Internationale du Livre de Ouagadougou (FILO).
Jacqueline Ki-Zerbo s’éteint le 15 décembre 2015 à Ouagadougou, à l’âge de 82 ans. Elle est inhumée à Toma, dans la province du Nayala. Son nom, désormais inscrit sur la Rue des Étoiles, perpétue le souvenir d’une femme engagée, dont le combat pour les droits humains et la démocratie continue d’inspirer les générations futures.