Au Nigéria, une décision du Sénat a provoqué ce 6 mars 2025, un véritable séisme politique. Natasha Akpoti-Uduaghan, figure montante de la politique, femme politique de l’année, a été suspendue pour six mois. Une sanction lourde qui lui coûte son salaire, les allocations de ses assistants et même sa sécurité. La raison en est qu’elle a accusé le président du Sénat, Godswill Akpabio, de harcèlement sexuel.
Six mois de suspension, doublés de non-perception de salaire, voire pas d’allocations de assistants et même de la sécurité. Telle est la sanction écopée par Natasha Akpoti-Uduaghan.
Tout a commencé lorsque Natasha Akpoti-Uduaghan a décidé de briser le silence en déposant une pétition contre Godswill Akpabio. Mais, au lieu d’ouvrir une enquête, la commission d’éthique du Sénat a rejeté sa plainte, prétextant qu’elle avait violé le protocole en signant elle-même le document.
Suite à cela, son siège au Sénat a été changé sur instruction du président sans qu’elle en soit notifiée. Refusant de s’asseoir sur le siège qui lui était proposé, Akpabio a tenté de la faire expulser de la séance plénière.
Un témoignage accablant
Lors d’une interview diffusée sur Arise News le 28 février, Natasha Akpoti-Uduaghan a fait des révélations controversantes. En effet, elle a déclaré que Godswill Akpabio lui avait fait des avances qu’elle avait refusées.
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Aussi, elle a souligné qu’en 2023, lors d’une soirée avec des sénateurs en présence de son époux, au domicile du président du Sénat, celui-ci lui aurait dit : « Natasha, tu peux vraiment profiter si tu prends soin de moi et me rends heureux. » Elle a affirmé avoir répondu, « Monsieur, je vais faire comme si je n’avais rien entendu ». Ce à quoi il aurait rétorqué, « Eh bien, la balle est dans ton camp ».
Depuis ses refus, Natasha Akpoti-Uduaghan dénonce une tentative de la déshumaniser et de la calomnier au sein du Sénat. Elle a décidé de contester sa suspension, qui l’empêche non seulement de siéger, mais la prive aussi de son bureau. Son accès aux locaux de l’Assemblée nationale lui est interdit.
La décision a immédiatement provoqué une levée de boucliers. Partout dans le pays, des associations de défense des droits des femmes, des militants et des citoyens indignés crient à l’injustice. Beaucoup y voient une tentative flagrante de museler une femme courageuse qui a osé dénoncer un abus de pouvoir. De son côté, Natasha Akpoti-Uduaghan refuse de se laisser faire. Elle dénonce une sanction injuste et affirme qu’elle se battra pour rétablir la vérité.