Artiste plasticienne congolaise, Berveline Bimbu Bavedila, dès son plus jeune âge, nourrissait le rêve d’intégrer l’école des beaux-arts et de se faire une place dans un milieu artistique majoritairement masculin. Elle a su relever les défis. Aujourd’hui, Berveline a trouvé sa voie et dévoile dans chaque coup de pinceau, l’expression de sa personnalité. Un parcours inspirant où détermination et espoir sont les maître-mots.
Née en 1998 à Kinshasa, Berveline Bimbu Bavedila a grandi dans une famille de sept enfants dont elle est la cadette. Très tôt, elle développe une passion pour l’art, dessinant sans cesse, captivée par l’idée de devenir artiste. Son rêve de rejoindre l’école des beaux-arts devient une obsession, et chaque croquis qu’elle fait renforce sa conviction qu’elle y sera, un jour. Cependant, ce rêve tombe à l’eau car son père est licencié. Ce licenciement contraint la famille à quitter Kinshasa pour aller vivre dans une province éloignée. Ce fut le premier grand tournant de sa vie.
Après avoir terminé ses études secondaires au Kongo Central, elle revient à Kinshasa avec l’espoir de poursuivre des études en commerce administratif. Bien que cette voie soit prometteuse, elle ne parvient pas à étouffer sa passion pour l’art. Malgré son baccalauréat en construction, son amour pour la peinture ne faiblit pas. Finalement, son destin la conduit à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, où elle obtient son diplôme de graduation en peinture. C’est la confirmation qu’elle avait pris la bonne décision.
Des moments de doute et de déception
À l’Académie des Beaux-Arts, elle fait face à de nombreuses difficultés. « Il y a tant d’artistes talentueux. Cependant, les femmes ne sont pas nombreuses. Nous sommes toujours entourées d’hommes et nous luttons chaque jour, pour que parmi ces hommes, nous ne soyons pas vues en tant que femmes, mais en tant qu’artistes », raconte-t-elle.
Étudiante venue d’ailleurs, elle ressent rapidement un décalage avec ses camarades qui ont tous, un niveau plus avancé qu’elle. Cette différence est encore accentuée par le regard des autres, parfois moqueur, notamment d’un collègue qui se moque de ses premiers dessins. Loin de se décourager, cette critique devient une force pour la jeune fille. Elle s’engage alors dans une période d’intense travail, multipliant les nuits blanches et les sacrifices pour perfectionner son art. Ce sont ces moments de doute et d’efforts qui lui permettent de s’imposer aujourd’hui, comme une artiste, à part entière.
L’art de Berveline est une plongée dans le monde intérieur de l’être humain. Ses peintures traduisent un message fort à travers des silhouettes et des paysages. « Je traduis le message d’espoir de vivre dans ma peinture via la femme qui est un symbole de vie », dit-elle.
L’horizon, souvent présent dans ses œuvres, représente la fuite de nos objectifs et de nos rêves, tandis que les paysages qu’elle représente sont le reflet des chemins semés d’embûches, poubelles, embouteillages, érosions… des métaphores de défis quotidiens que chacun peut rencontrer.
Avec l’art, tout est possible.
Mais, au-delà de ces obstacles, l’artiste croit fermement que l’espoir est cette force intérieure qui pousse chacun à avancer, à percevoir la vie sous un angle positif, et à garder la tête haute face à l’adversité.
Berveline résidant au Congo, souhaite que ses œuvres inspirent chacun à poursuivre ses rêves, peu importe les obstacles rencontrés. « Le message que je traduis à travers mes œuvres je l’ai moi-même vécu et j’aimerais le partager avec le monde entier », lance-t-elle.
Elle se projette aussi dans un avenir où l’art serait accessible à tous, surtout aux enfants abandonnés dans des orphelinats et à ceux qui n’ont pas de familles.
« Avec quelques collègues, nous avons eu à faire une séance d’atelier dans chaque orphelinat que nous avons visité et je vous assure, il y a des talents », confie-t-elle.
Elle rêve ainsi d’ouvrir des ateliers de peinture dans chaque orphelinat où les enfants pourraient apprendre cet art, gratuitement, et peut-être même y découvrir leur propre voie artistique.
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En parallèle, elle ambitionne établir des résidences d’art, des galeries et des centres culturels pour permettre aux artistes de créer, d’exposer leurs œuvres, de valoriser leurs talents et d’offrir de nouvelles perspectives aux générations futures.
Aujourd’hui, Berveline voit son travail non pas comme une simple expression personnelle, mais comme un cadeau à offrir au monde, une étincelle de lumière dans les moments sombres, une invite à ne jamais baisser les bras. Elle conclut en citant un verset biblique qui lui est cher, « Tout est possible à celui qui croit ».
Fabrice Sandwidi
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