Dans le cadre d’un point de presse organisé ce vendredi 10 janvier 2025, le procureur du Faso près le tribunal de grande instance Ouaga I, a annoncé, la poursuite de l’enquête dans l’affaire Tiegnan, pouvant aboutir à un autre procès contre le sieur Camille Yé Yaké et toutes les autres personnes impliquées. Il a également abordé la question de réfection du stade du 4 août.
Avec 22 dossiers inscrits pour 53 personnes jugées courant les mois de novembre et décembre 2024, celui de l’affaire ministère public contre Tiegnan Amidou et trois autres a fortement marqué les esprits. Relativement audit dossier, a fait savoir le procureur, il convient de préciser qu’au regard des éléments de l’enquête et de la nécessité d’allier les impératifs de célérité et d’exhaustivité, les poursuites ont été scindées en deux.
« C’est donc la première partie qui a été jugée suivant la procédure de flagrant délit et qui a abouti à la décision de condamnation du sieur TIEGNAN et à trois autres à des peines qui ont été rendues publiques », a-t-il situé.
Retransmis sur la télévision nationale avec l’autorisation de la juridiction pour la première fois, ce procès a permis au peuple burkinabè, selon le procureur du Faso près le tribunal de grande instance Ouaga I Blaise Bazié, d’être témoin des débats judiciaires et d’être interpellé sur la nécessité pour tous, de veiller au respect des biens publics surtout en ces moments difficiles d’insécurité et de rareté de ressources.
La deuxième partie des poursuites a été déférée, a-t-il informé, par un réquisitoire introductif en date du 21 novembre 2024 au cabinet du doyen des juges d’instruction du pôle ECOFI du TGI Ouaga I et concerne l’ensemble des faits qui n’ont pas été pris en compte dans le dossier de flagrant délit.
« Ainsi, le sieur Camille Yé Yaké et toutes les autres personnes impliquées dans l’affaire, citées ou non au cours du procès, sont également visées par cette procédure déjà pendante devant le juge d’instruction », a rassuré le procureur aux hommes et femmes de média.
Stade du 04 Août : 4 personnes visées par la justice
Le « Stade du 4 août », faisant partie des dossiers du jour, le procureur du Faso près le tribunal de grande instance a situé les faits.
Le 23 mars 2022, le parquet instruisait le Groupement de Gendarmerie Départementale de Ouagadougou, d’ouvrir une enquête pénale sur des suspicions de surfacturation, de conflit d’intérêt et toutes autres infractions dans le cadre de l’attribution et de l’exécution du marché de réhabilitation du stade du 4 août de Ouagadougou.
Une équipe ayant été constituée pour la réussite de la mission, les investigations ont établi des irrégularités dans la passation du marché relatif à la réhabilitation du Stade du 4 Août au profit du groupement SIFA SA, AL MOUNIA et TRUVA INSAAT à en croire le procureur Blaise B. Bazié.
A l’état actuel des faits, 4 personnes physiques sont prises pour cibles. Il s’agit de Abdoul Ajusso Ouédraogo, Directeur des Marchés Publics du ministère des sports de la jeunesse et de l’emploi au moment des faits, Gni Maimouna Traoré, gérante de la société AL-MOUNIA SARL, Éric Kagambega et Dominique Marie André Nana), ainsi que deux personnes morales formellement mises en examen pour des faits de fraude à la commande publique, surfacturation, faux en écriture.
Ces personnes attendent d’être interrogées au fond. « Au regard des déclarations déjà faites, d’autres personnes pourraient être impliquées judiciairement », a prévenu le procureur du Faso.
Abdoulaye Ouédraogo