La coach et formatrice Fatim Touré a présenté son premier livre « Lagaré Dogoni », ce mercredi 18 décembre 2024. Ce carnet de voyage, emporte les lecteurs de Dakar (Sénégal), à Libreville (Gabon), Kampala (Ouganda), en passant par Malawi , Madagascar, Mali jusqu’à Ouagadougou. A travers cette œuvre littéraire, l’auteure retrace son vécu pour ses enfants et vise à accompagner toutes ces personnes qui vont en expatriation. Le livre est disponible à la librairie Mercury au prix de 8000FCFA.
Le titre « Lagaré qui veut dire la benjamine et Dogoni », la petite sœur en langue maternelle de Fatim Touré, est inspiré de sa venue au monde et retrace ses doutes, découvertes et émotions pendant son expatriation. A ce sujet, elle raconte. « Pour mes parents, je ne faisais pas partie de leur plan. Leurs nombre d’enfants devait se limiter à celle que je précède. Mais, Dieu faisant les choses, je suis arrivée et je suis là benjamine », a-t-elle relaté, sourire aux lèvres.
Pour elle, les africains parlent peu de leur quotidien, laissant généralement leurs histoires, racontées par d’autres personnes qui n’ont pas vécu leurs réalités. Ayant eu la chance de découvrir la culture d’autres peuples, l’auteure de « Lagaré Dogoni » trouve nécessaire de narrer son expérience selon son vécu, son ressenti et son africanité. « Cela, pour dire au monde comment nous nous ressentons, vivons et faisons les choses. Nos récits sont plus extraordinaires que tous les scénarios de Hollywood qu’on peut rencontrer et je crois qu’à termes, j’aimerais devenir biographe », a affirmé Fatim Touré.

Partie du Burkina Faso quand elle avait environ 18 ans, Fatim Touré exhorte les Africains à avoir un programme de voyage, surtout au profit des enfants. « Les enfants après leur parcours scolaire où on les oblige à faire un exercice civique afin qu’il fasse la rencontre des différences, ils doivent savoir que l’autre peut ne pas être comme nous, mais n’est pas mauvais dans ce qu’il fait », a-t-elle recommandé.
De ses multiples séjours à l’étranger, elle mentionne certaines anecdotes qui ne sont pas forcément roses. « A Madagascar, quand tu salues quelqu’un et que tu demandes : comment tu vas ? Si la personne t’explique son problème, tu dois le prendre en charge et le résoudre. Je ne le savais pas et j’ai demandé à ma fille de ménage malgache comme elle va? Elle m’a expliqué son problème et j’ai compati comme chez nous. Cependant, elle me boudait. Je lui ai demandé pourquoi et elle dit, qu’elle m’a expliqué son problème et je n’ai rien fait », a expliqué Fatim Touré avec une dose d’humour.
Lire aussi : Littérature: Farida Guigma, une nouvelle voix dans la littérature burkinabè
Tout comme Madagascar, elle garde un souvenir de Libreville, Gabon, qui semble l’avoir marqué pendant son séjour dans ce pays d’Afrique Centrale. « Entourée de mes enfants et de ma belle-mère, j’ai atterri à Libreville et une policière, après avoir récupéré nos documents, les regarde et nous dit : tout ça là vient ici ? Ce qui n’a pas été de bon goût de ma belle-mère que j’ai réussi à calmer », se remémore-t-elle avec un peu de regret tant elle affirme ne plus vouloir y mettre pied.
« Je l’ai toujours dit. Je n’irai plus au Gabon sauf une situation exigeante. Ma fille est née là-bas. Sauf si elle veut un jour découvrir où elle est née. Où si je gagne un contrat qui ne me laisse pas indifférente », a promis Fatim Touré.
Ces défis culturels, elle les a surmontés grâce à une éducation digne de ses parents. D’ailleurs, elle a encore un souvenir de sa mère qui lui a toujours servi de boussole. « Avant mon départ, ma mère m’a dit Fatim ma fille, quel que soit ce qui t’arrive ou ce que tu fais, n’ait pas peur de nous en parler. Surtout, ne te fais pas du mal », a rappelé Fatim Touré.
A ceux qui vont en expatriation, Fatim Touré les exhortent à aller, à la rencontre des différentes cultures avec respect et considération. « Vous ne pouvez pas aller chez les gens pour les faire changer. Vous devez vous conformer à eux afin d’apprendre de leurs cultures », a-t-elle conclu.

Représentant le ministre en charge de la culture, Marguerite Doannio, a fait part du message de ce dernier à Fatim Touré, auteure du livre « Lagaré Dogoni « . « A travers ce récit, Fatim Touré nous offrent un récit qui transcende nos frontières et qui résonne autant par sa légèreté et sa profondeur « , a-t-elle laissé entendre et d’ajouter «Mme Konkobo Touré, vous incarnez avec brio, la femme africaine moderne, courageuse, résiliente et ouverte sur le monde ».
Abdoulaye Ouédraogo
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.