Doctorante en archéologie, Annick Benao allie sa passion pour les paniers et son désir d’entreprendre. Depuis 2021, elle s’est lancée dans la commercialisation de ses ustensiles, tissant ainsi un pont entre son héritage familial et l’entrepreneuriat.
Originaire des Cascades, région réputée pour son artisanat, notamment la vannerie, la mère d’Annick Bénao utilisait des paniers de toutes sortes. Le « sinsin » pour la farine, le « tièrè » pour vanner le mil, etc., ont fait partie intégrante de son enfance. Bien plus que de simples ustensiles, ils incarnent un héritage culturel qu’elle se sent le devoir de préserver et de promouvoir.
En 2020, pendant une sortie d’étude pédagogique à Banfora. Annick Benao, voit ses souvenirs d’enfance se réveiller.
Cela suscite en elle, l’envie de vendre des paniers. Dès lors, elle prend les contacts des grossistes pour se lancer.
En 2021, elle lance une première commande. Pour écouler ses marchandises, elle se promène dans les maquis et les jardins.
Par la suite, elle a commencé à poster sur les réseaux sociaux. « J’ai commencé avec une grossiste de Banfora, progressivement j’ai rencontré d’autres grossistes et des artisans », explique-t-elle.
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Un parcours semé d’embûches
Comme toute entrepreneure, les débuts n’ont pas été facile. Le transport et les articles qu’elle vend lui reviennent chers et l’écoulement des articles est lent.
A bord d’un taxi, par auto-stop ou parfois, à moto, elle livre les commandes. Par moment, elle se promène à pied pour faire le tour des maquis et jardins, limitant ainsi son trajet.
« En plus, le regard de certaines personnes et les moqueries des clients pervers ont déchiré mon cœur en morceaux », soupire-t-elle.
Aujourd’hui, Annick Benao se sent un peu plus soulagée. Elle vend pratiquement tous ses articles en ligne, sur les réseaux sociaux.
Le prix des paniers varie en fonction du modèle et de la taille. Ils s’achètent entre 200 FCFA à 10.000 FCFA.
Les paniers à linge, les étagères, les paniers à cadeaux, les chapeaux, les boîtes à bijoux ou sac à main en paniers, les sous-plats, les pots de fleurs, les vans, les portes monnaies sont entre autres, les différents produits de Annick.
« Une dame m’a contactée pour que je serve d’exemple ».
Si auparavant, Annick vendait très peu, elle commence à voir le bout du tunnel. « Les gens me suivent, ce qui fait que j’ai des clients à Pô, Fada N’gourma, Bobo-Dioulasso… etc. J’espère mieux dans les années à venir », souhaite-t-elle.
Annick Benao est sensible aux encouragements de certaines personnes et des clients qui la galvanisent. « Une dame m’a contactée via Facebook pour que je serve d’exemple, à sa fille. Cet acte m’a profondément touché. Mais les moqueries et les foutaises d’autres personnes m’ont également marquée », dit-elle.
Malgré les obstacles rencontrés, Annick est optimiste pour l’avenir. Son rêve ? Ouvrir une galerie dédiée à l’artisanat local et faire rayonner les paniers du Burkina Faso dans la sous-région.
Monique Savadogo
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