Règlementation des organismes génétiquement modifiés au Burkina Faso, voici un sujet d’actualité qui fait couler beaucoup d’encre et de salives. Désinformation sur les réseaux sociaux, manque d’informations adéquates au niveau de la population, que faut-il retenir exactement sur les OGM au Burkina ? Mouniratou Korbéogo Rabo, directrice de la réglementation de l’inspection et du contentieux, à l’Agence nationale de Biosécurité revient sur la problématique des OGM.
« Un OGM est tout organisme modifié qu’il soit vivant ou mort. Dans les organismes génétiquement modifiés ou OGM, on a les produits dérivés et les organismes vivants modifiés (OVM). En parlant de l’utilisation des OGM, on peut mentionner l’importation des OGM et même au niveau de la manipulation dans les laboratoires », a expliqué la directrice de la réglementation de l’inspection et du contentieux, Mouniratou Korbéogo Rabo.
« Un quitus de l’agence est nécessaire »
Pour une dissémination contrôlée ou des manipulations des OGM au niveau du laboratoire, il faut avoir le quitus de l’Agence nationale de Biosécurité. C’est le niveau national seulement qui prend sa décision, contrairement à la règlementation régionale qui nécessite un avis régional.
Mais, concernant les organismes vivant modifiés, ils doivent être disséminés dans l’environnement.
En parlant de dissémination dans l’environnement, il y a aussi la dissémination sur le marché.
Pour tous ces OGM destinés à la dissémination sur le marché, il faut un quitus. Disons, un avis reçu au niveau régional. Mais, ce qu’il faut souligner, c’est le niveau national qui prend la décision.
« Avec les OGM, il n’y a pas de risque zéro »
Les OGM étant une thématique sensible, une question régulière reste en suspens. Sont-ils dangereux pour la santé ?
Selon Mouniratou Korbéogo Rabo, l’Agence nationale de Biosécurité en tant que structure de règlementation, s’assure que l’OGM soit soumis, à plusieurs processus.
Par conséquent, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas un risque.
« Toutefois, il n’y a pas de risque zéro. Mais, le processus est vraiment très regardant, depuis le laboratoire en passant par la sève si ce sont des cultures jusqu’au niveau de la dissémination dans l’environnement », a-t-elle déclaré.
L‘OGM passe par plusieurs processus intégrant les évaluations de risques, faits par des experts issus du ministère de santé, du ministère de l’agriculture, de l’élevage et bien d’autres…
« Le risque est très négligeable parce que d’office, un OGM qui a un risque élevé, n’est pas autorisé », a-t-elle rassuré.
L’agence nationale se base sur ce niveau de risques pour prendre sa décision.
« On ne valide même pas son dossier »
La loi aborde ces questions pour éviter que d’autres personnes ne viennent faire introduire des OGM qui vont nuire à la santé de l’humain.
Quand on donne une autorisation à une structure ou à une firme, on évalue d’abord sa capacité financière.
« Pour avoir une autorisation, il faut avoir d’abord, la capacité financière pour prendre en charge, les dommages et la responsabilité des réparations », a confié Mouniratou Rabo.
Elle a également abordé les questions de peines pécuniaires pouvant aller de 1 million à 8 milliards de francs CFA car les dommages, tiennent compte de la taille de l’entreprise.
« C’est pourquoi, on évalue d’abord, sa capacité financière. Si on voit des dommages qu’il lui sera difficile d’assumer, pouvant aller de 100 millions FCFA à 8 milliards, on ne valide même pas son dossier », a-t-elle indiqué.
Évaluations environnementales des entreprises : Connaître la règlementation
Pour les réparations liées aux dégradations de l’environnement, causées par le promoteur, le détenteur de l’autorisation doit restaurer l’environnement.
Au cas où, il y a des dommages, l’Agence nationale de Biosécurité suspend d’abord, l’autorisation en attendant que l’entreprise trouve des solutions palliatives.
On peut suspendre ou retirer l’autorisation si le dommage est très élevé, voire irréparable. L’OGM est alors, détruit et la structure doit aussi fermer ses portes.
Mouniratou Rabo Korbéogo invite le public surtout, ceux qui n’ont pas l’information sur la règlementation des Organismes génétiquement modifiés à approcher l’Agence nationale de Biosécurité.
« C’est une agence qui tient compte des préoccupations de la population. Si un OGM n’a pas un intérêt économique pour le pays, s’il ne contribue pas au développement du Burkina Faso, l’agence ne donne pas l’autorisation », a-t-elle insisté.
Françoise Tougry
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