Une belle maison qui sent bon, les hommes aiment. Une femme bien parfumée attire les hommes. Tout cela, les femmes en sont conscientes. Mais, le plus souvent, elles ne savent pas comment trouver la bonne formule qui va donner satisfaction. L’une des solutions est l’encens.
Les encens sont prisés par les femmes et quand elles ont l’occasion d’en avoir ou d’en utiliser, elles ne s’en privent pas. Dans cette boutique située au marché central de Ouagadougou, Abdoulaye Coulibaly nous reçoit. Ce n’est pas lui seul qui nous reçoit, un mélange de parfums séduisants et enivrants amplifie tout l’espace. Sa principale clientèle est la gent féminine. On a l’embarras du choix tant sa gamme est variée.
Des emballages en plastiques en passant par les emballages en carton, en boîtes et en bouteilles, il y en a pour tous les goûts. Abdoulaye se positionne bien à l’intérieur de sa boutique et commence à nous expliquer comment ça fonctionne.
Sur les présentoirs, se trouvent des encens de Dubaï, de Turquie appelés l’arabic et ceux de la sous-région comme le Niger et le Mali, dénommés local ou encore traditionnel.
« Les gens ont des goûts divers parce qu’il y en a qui aiment les parfums arabics et d’autres aiment les odeurs traditionnelles. Les femmes préfèrent les encens de la sous-région parce que c’est encore moins chers et plus accessibles aux femmes d’un certain niveau. Mais, pour les arabics, certaines arrivent quand même à se l’offrir. Ça sent super bon », explique-t-il.
Abdoulaye Coulibaly nous fait savoir que le prix est un facteur déterminant dans l’achat. « Pour le local, on peut avoir une bouteille de 2000F CFA à 2500F CFA. Mais, par exemple pour la Turquie, il faut débourser entre 3500F CFA et 11500 FCFA. Tout dépend de la senteur que vous voulez. 4 clients sur 10 clients peuvent payer les senteurs arabics. Les 6 autres préfèrent le local parce que c’est moins chers et la plupart des femmes est habituée à ça, depuis qu’elles sont petites », clarifie-t-il.
La spécificité de l’arabic est surtout axée sur la puissance de l’odeur plutôt que sur la quantité. Ce n’est pas beaucoup mais, l’odeur est forte et peut durer plusieurs jours dans la maison.
On a aussi des senteurs locales qui durent mais, qui ne sont pas chères. Elles sont surtout sollicitées pour les cérémonies festives ou autres cérémonies.
Pour accompagner la mariée, un encens est spécifiquement réservé à cet effet. « C’est quand même cher. Mais, c’est bien », précise le jeune homme.
Contre le mauvais œil
Les encens arabics notamment le « Barkanté » est adulé dans le cadre des déménagements. Avant d’aller habiter dans votre nouvelle maison ou utiliser un nouveau local, il est conseillé d’allumer un peu, le « Barkanté » et de faire passer dans les différentes pièces de la maison. Il permet de chasser les mauvais esprits.
Abdoulaye Coulibaly précise que certains encens locaux éloignent du mauvais œil et contribuent à instaurer l’harmonie dans le foyer. « Souvent, les femmes disent que leurs maris n’aiment pas les encens, ce n’est pas vrai. Vos maris n’aiment pas les odeurs fortes. Mais, il y a aussi les odeurs douces. Il faut les essayer. S’il rentre du travail, il faut quand même que la maison sente bon. Il faut toujours essayer », conseille le commerçant qui invite à profiter de la variété malienne et nigérienne.
Un commerce rentable
Les femmes viennent en acheter pour la maison ou pour en revendre sur le marché sous forme de commerce. Il nous présente alors, le magasin de stocks des encens bruts, des parfums et déodorants. Ici, les clientes viennent s’approvisionner.
Dans ce fût à moitié plein, il plonge sa main recouverte de plastique et en pioche une petite quantité afin que nous puissions l’admirer de plus près. Sur les étagères, se dévoile une batterie de parfums locaux auxquels sont associés les encens. Ils vont être mélangés et proposés à la clientèle.
Mme Rasmata est revendeuse d’encens. Depuis quelques années, elle vient régulièrement, payer chez Abdoulaye Coulibaly.
A l’en croire, les encens locaux ont beaucoup d’avantages. Hormis le fait qu’elle-même en utilise, elle gagne un bénéfice conséquent dans la vente de ces produits. « Par exemple, le kg de cet encens fait 2000 FCFA. Y a beaucoup de bénéfices dedans », dit Abdoulaye Coulibaly.
Après avoir reçu sa commande, Mme Rasmata indexe les parfums qu’elle désire et Abdoulaye les enlève des étagères pour elle.
Elle règle ses achats et Abdoulaye lui souhaite bon marché. Elle quitte les lieux, arguant que ses clientes à elle, l’attendent.
Françoise Tougry
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