2 octobre 1983-2 octobre 2024, il y a de cela 39 ans que le capitaine Thomas Sankara, père de la révolution burkinabè, prononçait le Discours d’orientation politique (DOP), un discours mémorable, posant les jalons d’une nouvelle vision de la femme au Burkina Faso. En ce jour anniversaire, la rédaction de Queen Mafa vous propose un retour sur la portée de ce discours qui reste une référence importante pour comprendre l’évolution de la condition féminine et les enjeux de l’égalité entre les hommes et les femmes au Burkina Faso.
« La révolution et la libération de la femme vont de pair. » Ces mots, prononcés il y a plusieurs décennies, dans le discours d’orientation politique, le 2 octobre 1987 par le capitaine Thomas Sankara, résonne encore aujourd’hui. Un discours qui doit inspirer les burkinabè. Mais encore plus, les femmes de la génération actuelle.
Sankara ne considère pas l’émancipation de la femme comme une option, mais comme une nécessité absolue pour le progrès d’une nation. Il souligne que « Les femmes portent sur elles, l’autre moitié du ciel. »
Cette métaphore puissante exprime l’importance cruciale des femmes dans la société et leur droit à participer aux côtés de l’homme à la gestion du pays.
Il va plus loin en disant qu’il s’agit « de créer une nouvelle mentalité chez la femme voltaïque qui lui permette d’assumer le destin du pays aux côtés de l’homme. II en est de même de la transformation à apporter dans les attitudes de l’homme vis-à-vis de la femme ».
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Extrait du Discours d’orientation politique-2 octobre 1987
Au-delà des clichés…
Le discours de Sankara s’attaque frontalement aux stéréotypes de genre profondément ancrés dans la société et dénonce une vision réductrice de la femme, réduite au rôle de « bête de somme ».
Pour lui, l’émancipation ne se résume pas à l’acquisition de diplômes ou à l’adoption de comportements masculins : « . Le diplôme n’est pas un laisser-passer pour l’émancipation. La vraie émancipation de la femme, c’est celle qui responsabilise la femme, qui l’associe aux activités productives, aux différents combats auxquels est confronté le peuple ».
Ce n’est pas non plus, le fait d’« acquérir les habitudes reconnues à l’homme : boire, fumer, porter des pantalons. Ce n’est pas cela l’émancipation de la femme ». Mais, il s’agissait plutôt selon lui, de donner aux femmes, les moyens de participer pleinement à la vie sociale, économique et politique du pays. Car le but final est, dit-il, « de construire une société libre et prospère où la femme sera l’égale de l’homme dans tous les domaines ».
Le discours sur la place de la femme reste une source d’inspiration. Il doit pousser à des réflexions profondes sur les inégalités de genre et a contribué à faire évoluer les mentalités. En effet, malgré les avancées réalisées, de nombreux défis subsistent. Les inégalités persistent dans de nombreux domaines : accès à l’éducation, à la santé, à la terre, aux postes à responsabilité.
Les violences faites aux femmes restent un fléau. Pour dire que l’égalité entre les hommes et les femmes prônée par Thomas Sankara est un combat de longue haleine et que rien n’est jamais définitivement, acquis.
FSO