La tentative de déstabilisation du Burkina Faso a fait couler beaucoup d’encres et de salives, après le message du ministre en charge de la sécurité Mahamoudou Sana dénonçant un complot. Ce dimanche 29 septembre 2024, la télévision nationale a diffusé au journal de 20h, le témoignage du Commandant Ahmed Kinda, ex-commandant des forces spéciales et acteur-clé du complot. Retour sur les grandes lignes de son témoignage.
Le Commandant Ahmed Kinda, ex-commandant des forces spéciales a situé le contexte de son arrestation, le déroulement de leur complot, les fonds reçus et les mercenaires requis. Voici les grands points :
Je suis le commandant Kinda Ahmed, ex-commandant des forces spéciales, interpellé à la gare Rimbo à Niamey, le vendredi 30 août 2024.
Ce qui était prévu, c’est que Ousmane m’accompagne pour me montrer où se trouvent les hommes et le matériel. Effectivement, on a bougé un matin.
Arrivés à Yimdi, on a roulé pendant pratiquement 24 heures jusqu’à la frontière entre le Bénin et le Niger.
Dès qu’on a franchi le fleuve, on a pris un car (…). Dès le premier arrêt, il y a eu des difficultés et j’ai réussi à gérer.
C’est ainsi que les choses se sont déroulées jusqu’à ce qu’on arrive à l’entrée du Niamey où les deux ont été interpellés par la police pour des contrôles approfondis et que s’ils n’ont rien contre eux, ils vont les relâcher avec le prochain car même.
Quand je suis arrivé à la gare d’Ibiza transport, j’ai fait le compte rendu au Lieutenant colonel Damiba, le compte rendu au Colonel Ouoba, le compte au civil Barry Abdoulaye.
Quand j’ai fait le compte rendu, ils ont dit : ok. D’attendre un peu, que peut-être avec le dernier car, ils vont les relâcher, ils vont arriver.
J’ai attendu jusqu’au dernier car, c’était RAS. Donc, j’ai fait le compte rendu à Barry Abdoulaye, en disant que le dernier car était arrivé. Mais, c’est RAS.
Il me demande : mais comme ça, je fais comment ? Je lui ai dit que c’est mieux que j’avance. Il dit OK, qu’il y a un de ses amis qui va m’appeler.
Effectivement, un de ses amis m’a appelé, un certain Serge Mathurin qui est venu me chercher à la gare et qui m’a amené dans une auberge. Barry Abdoulaye est un journaliste.
C’est Ousmane qui devrait me montrer où se trouvaient les hommes et l’armement et tout le nécessaire. Mais, arrivés à Yimdi, son binôme a dit que ce jeune homme sait où se trouvait l’armement, les hommes et tout le nécessaire.
Pour le projet, nous avons fait appel à des mercenaires à travers Barry Abdoulaye. Ce sont des Centrafricains et j’ai demandé le volume d’une compagnie notamment 150 personnes (…), un armement collectif… Initialement, le journaliste Barry Abdoulaye a remis 10 millions à Ousmane.
Mais apparemment, ils ne se sont pas compris parce qu’Ousmane lui a fait comprendre qu‘au regard de la liste en cours, il serait mieux, qu’il ajoute. C‘est après des tractations que Barry Abdoulaye a remis 80 millions à Ousmane. Dès lors que le jeune m’a indiqué où se trouvaient les hommes et le matériel nécessaire, j’allais faire une réaction, (une ré-estimation)….
Commandant Ahmed Kinda