La Coalition nationale contre le Mariage d’Enfants au Burkina Faso (CONAMEB) a tenu ce 11 septembre 2024, à Ouagadougou, une assemblée générale . La rencontre a permis aux parties prenantes de faire le bilan des activités réalisées et définir de nouvelles priorités pour l’atteinte des objectifs qui est “ La tolérance zéro aux mariages d’enfants au Burkina Faso”.
Alors que sa dernière assemblée générale remonte à mai 2022 à Manga, les membres de la CONAMEB se sont retrouvés une fois de plus dans la journée du 11 septembre dernier, pour échanger sur le bilan des actions réalisées de 2022 à nos jours, examiner et adopter le bilan physique et financier et proposer des recommandations pour le bon fonctionnement de la structure.
Pour la présidente du conseil d’administration de l’ONG Voix des femmes, Mariam Lamizana, le combat engagé par la CONAMEB depuis la création en 2013 est noble. « Un enfant victime de mariage est généralement contraint d’abandonner l’école : les tâches domestiques et l’éducation des enfants ne lui laissent guère le temps d’y penser. Pourtant, l’éducation notamment celle des filles est le meilleur instrument de contribution à la lutte contre la pauvreté et le sous-développement », a t-elle souligné .
Selon Mariam Lamizana, le mariage d’enfant contribue à entretenir l’inégalité des genres et à maintenir les filles dans leur statut d’infériorité vis-à-vis de l’homme, perpétuant ainsi le cycle infernal de la pauvreté. « Il s’agit là d’une situation injuste et d’un énorme potentiel perdu pour le développement des communautés et des pays », a t-elle ajouté.
Face au contexte sécuritaire difficile que connait le Burkina Faso, la situation est selon elle encore plus préoccupante, car cela engendre des déplacements massifs des populations, exposant encore plus les filles au mariage précoce. D’où l’ urgence selon elle, d’investir dans le plaidoyer pour une éducation de qualité pour les filles et mettre fin au mariage d’enfants.
“C’est pourquoi durant les deux jours qui suivront l’AG et avec la Coalition nationale-Education Pour Tous (CN-EPT), nous analyserons le bilan de la mise en œuvre du plan stratégique de plaidoyer de la phase I du projet EOL adopté en 2022 pour ensuite, définir de nouvelles priorités de plaidoyer qui prennent en compte le contexte difficile de notre pays et permettent d’atteindre en même temps les objectifs que nous nous sommes fixés”, a expliqué la présidente.
La coordinatrice nationale de la Coalition nationale contre le mariage d’enfants au Burkina Faso, Eulalie Yerbanga Ouédraogo a également souligné l’importance de l’assemblée générale.
“ Nous avions élaboré un plan stratégique de plaidoyer. Il faut donc, qu’on évalue la mise en œuvre de ce plan” a-t-elle affirmé.
De son point de vue, avec l’octroi de la deuxième phase du projet 2024-2026 qui a débuté, d’autres priorités de plaidoyer doivent être identifiés pour le bon déroulement du projet phase II.
Mieux connaître la CONAMEB
La Coalition nationale contre le Mariage d’Enfants au Burkina Faso (CONAMEB), mise en place en 2013, sous l’impulsion du réseau mondial « Filles, Pas Epouses » (FPE) s’investit à conduire des actions d’envergure, en vue de mettre fin à cette pratique .
La CONAMEB regroupe à ce jour, plus de quatre-vingt membres (associations et ONG) répartis dans le pays.
Le but de la CONAMEB est de porter haut une voix collective au plan national et international pour mettre fin au mariage d’enfants.
Périodiquement la coalition tient son assemblée générale (AG) afin de faire le bilan de ses actions et mener des réflexions pour améliorer ces actions et son fonctionnement.
Lire aussi :
Eulalie Yerbanga Ouédraogo, l’infatigable championne de la lutte contre le mariage d’enfants
Depuis janvier 2021, la coalition bénéficie du financement de son partenaire « Filles, Pas Épouses » pour la mise en œuvre d’un projet dénommé « Renforcer l’action collective pour mettre fin au mariage des enfants, prévenir l’abandon scolaire des filles et promouvoir l’égalité des genres en Afrique de l’Ouest » (2021-2023). Ellle bénéficie également de l’accompagnement de partenaires tels que UNICEF, WILDAF Afrique de l’Ouest, Save The Childreen, Plan International…
Abdoulaye Ouédraogo
Issouf Ouatarra stagiaire
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.