Le 22 août dernier, le régime taliban en Afghanistan a promulgué une nouvelle loi visant à « promouvoir la vertu et prévenir le vice » dans la société. Cette législation, de 35 articles, impose des restrictions sévères aux femmes, interdisant le maquillage, le parfum, la prise de parole en public et exigeant qu’elles se couvrent entièrement en présence d’hommes qui ne sont pas leurs époux.
La situation des droits des femmes en Afghanistan est marquée par une controverse persistante et un conflit. Alors que les talibans sont connus pour de nombreuses violations des droits successoraux de l’homme, ces violations continuent de se produire sous le régime actuel. Le 15 août 2021, les talibans ont pris le contrôle de Kaboul, la capitale afghane, et se sont imposés comme le nouveau gouvernement.
Au cours des 12 derniers mois, les violations des droits humains des femmes et des filles se sont aggravées. Malgré les promesses initiales d’accorder aux femmes leurs droits dans le cadre des lois de la charia – y compris le droit de travailler et d’étudier –, les talibans ont progressivement exclu les femmes et les filles de la vie publique.
Le premier choc est survenu en mars 2022, lorsque les lycées n’ont pas ouvert comme prévu. Cela a été suivi par un décret imposant le port du hijab, contraignant les femmes à se couvrir entièrement, puis par la fermeture des universités en décembre 2022. Les interdictions se sont intensifiées avec l’interdiction pour les femmes de travailler dans les ONG et, en avril 2023, à l’ONU. Ensuite est venu le décret sur le mahram, exigeant qu’une femme soit obligatoirement accompagnée par un homme lorsqu’elle quitte son domicile.
En réponse à ces mesures, l’ONU et d’autres organisations internationales ont condamné ces décisions, les considérant comme une aggravation tragique de la situation des droits humains et une dégradation supplémentaire des libertés fondamentales des femmes en Afghanistan.
Aujourd’hui, la situation est presque identique à celle des années 1990. Il ne reste pratiquement plus rien que les talibans puissent interdire aux femmes. Tous les lieux où elles pouvaient se retrouver ensemble, tels que les parcs et les salons de beauté, leur sont désormais fermés. L’espace réservé aux femmes en Afghanistan aujourd’hui se limite essentiellement à leur domicile.
Les autorités talibanes d’Afghanistan ont assuré lundi que la nouvelle loi pour «promouvoir la vertu et prévenir le vice» parmi la population, qui a suscité les préoccupations de la communauté internationale, serait appliquée «avec ménagement».
Cette nouvelle législation de 35 articles qui contrôle potentiellement tous les aspects de la vie des Afghans, sociale et privée, dans une interprétation ultra-rigoriste de la charia (loi islamique).
«Je dois préciser clairement que la force et l’oppression ne seront pas utilisées lors de l’application de ces règles», a déclaré le porte-parole adjoint du gouvernement Hamdullah Fitrat dans un message vocal partagé avec l’AFP.
Ces règles «seront appliquées avec ménagement, en faisant appel à la compréhension des gens, et en les guidant», a-t-il assuré.