Ce mercredi 14 août 2024 à Ouagadougou, a eu lieu la dédicace du livre intitulé « Sanou Kollo Daniel, un cinéaste au parcours singulier ». Écrit par Professeur Jean Ouédraogo et le journaliste Nouhoun Thanou, l’objectif de cette œuvre est de contribuer à la sauvegarde du patrimoine culturel burkinabé et la reconnaissance des figures importantes du cinéma africain souvent méconnues ou sous-estimées.
Il n’est pas courant d’étaler sa vie privée sur la place publique en tant que cinéaste, en tant que personnalité publique. Mais, pour Kollo Daniel Sanou, il est temps de le faire. « Une fois, j’ai eu un pincement au cœur. Beaucoup de mes camarades et collègues ont disparu sans laisser de traces parce que leur films, au bout de quelques années, en moins de trois ans et cinq ans ont été classés vieux films par le public », a déploré Kollo Daniel Sanou.
Il a précisé qu’on a besoin de reconnaissance pour les films qui doivent rester dans la mémoire, être inscrits dans la bibliothèque collective comme des œuvres qu’on peut aller consulter à tout moment. Des œuvres qui sont enseignées dans les universités, dans les écoles et que l’histoire racontée par les cinéastes soit vraiment revalorisée.
Donc, du coup, quand les deux auteurs m’ont contacté pour que je puisse parler de mon parcours, a-t-il expliqué, j’ai un peu hésité. Mais, je me relevais d’un problème de santé.
Pour le cinéaste, la vie est courte. Raison pour laquelle, on devrait profiter de chaque instant. En réalité, il faut laisser sa marque.
Pour renchérir, il affirme que ses productions contribuent à sensibiliser la jeunesse pour qu’elle prenne conscience des valeurs qui sont des sources d’histoire en l’occurrence les combats menés par les devanciers et les grands-parents pour l’indépendance.
« Je suis dans la question de produire des œuvres qui parlent de nos réalités, nos valeurs afin que la jeunesse espère et que mes collègues surtout les jeunes, qui sont dans la production suivent cet exemple, commencent à créer, à parler de leur parcours ou partager des expériences vécues », a-t-il laissé entendre.
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Il a également souligné qu’un de ses collègues Gaston Kaboré a déjà écrit un livre similaire. Toute chose qui l’a motivé à accepter ouvrir son cœur pour ce livre.
Selon le cinéaste Kollo Daniel Sanou, Chevalier de l’ordre du mérite des arts, des lettres et de la communication du Burkina Faso en 2004 et Chevalier de l’ordre du mérite Burkinabè en 2008, le combat continue. « Des projets sont toujours en cours et J’ai même un rendez-vous, ce vendredi pour parler de projet et de réalisation», a-t-il précisé.
Selon le journaliste Jean Ouédraogo, l’initiative est venue tout naturellement de par le besoin de faire connaître la culture burkinabè, les artistes burkinabé et leurs œuvres à l’étranger.
Il a également mentionné qu’il s’agit d’une œuvre biographique. Les thèmes sont variés (la migration, les enjeux climatiques, les anciens combattants…) et la plupart des questions relève de ses films produits depuis 1979.
Kollo Daniel Sanou et Nouhoun Thanou, les deux se connaissent depuis de longue date. Quant au Pr Jean Ouédraogo, il connaît le cinéaste depuis 2004. « Je connais aussi son œuvre et la difficulté majeure est que, je ne réside pas au Burkina. Je viens tout au plus, trois fois dans l’année et je reste peut-être trois ou quatre semaines. Or, il fallait concentrer les efforts pour les entretiens à trois, à la limité parce que nous n’avons pas voulu faire un entretien électronique », a-t-il souligné.
Pour le moment, le livre est disponible à la librairie Mercury au prix unitaire de 6000 FCFA. Il sera disponible dans d’autres librairies de la place.
En rappel, Kollo Daniel Sanou est auteur de plusieurs films et séries télévisuelles dont le long métrage de fiction Ta Kami qui signifie « Les braises », sorti en novembre 2023.
On retient entre autres, Le poids du serment long métrage fiction, Tasuma (Le feu), Jigi (L’espoir), etc.
Au titre des documentaires, on a Après l’urgence, Droit de mémoire, La piraterie, un fléau en Afrique de l’ouest, Président agriculteur ou encore Brigades de production.
L’État des faits est une série de fiction télévisuelle tout comme Taxi brousse.
Béoghonaba (Le chef de demain) est un court métrage de fiction, etc.
Latifa Esther stagiaire
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