Les coiffes et les éventails de mariage sont devenus des accessoires de mode indispensables aux femmes, lors des cérémonies de dots, de mariage ou pour leur propre plaisir. C’est l’activité que mène Rafiatou Zallé. Aujourd’hui, elle s’est spécialisée dans le domaine et en fait une Activité génératrice de Revenus.
Rafiatou Zallé évolue dans la confection et la vente des coiffes et éventails de cérémonies. Après son baccalauréat, Rafiatou Zallé en quête d’une activité pour se débrouiller se lance dans la vente de foulards du Ghana. « Ma belle-mère qui vit au Ghana m’envoyait des tissus que je revendais avec les gens, ici. Mais, en ce moment, je ne savais pas qu’on pouvait utiliser ces tissus pour en faire des coiffes », dit-elle.
Pendant ce temps, celles qui achetaient ses tissus ne savaient pas non plus, comment les attacher sous forme de foulards. Rafiatou Zallé décide alors, de trouver une solution.
Les coiffes, un business fructueux
En vue de donner une réponse à la préoccupation de ses clientèles, Rafiatou Zallé décide de transformer les tissus en coiffes en ayant recours à une tierce personne notamment à deux femmes, qu’elles juge capables d’assurer la confection. Le produit fini, elle se chargera elle-même de la vente. Sans attendre, elle décide de se lancer. Les coiffes prêtes, elle se promène à moto pour les vendre.
Pour être mieux outillée, elle propose à la première femme de lui apprendre comment faire les coiffes, à travers une formation payante ou du bénévolat. Mais, elle a catégoriquement refusé.
Pourtant, Rafiatou a une commande sous la main qu’elle doit absolument honorer car la cliente a entièrement donné son argent et n’attend que son produit. « C’est la deuxième qui est au marché de Naabi Yaar qui m’a un peu aidée à avoir les bases pour la confection. J’ai demandé à la dame de m’apprendre la confection sur place afin de respecter ma commande et elle a acceptée. La dame m’a dit d’acheter les petits matériels tels que la tête de mannequin, des fils, des aiguilles, du ciseau…pour qu’elle m’apprenne. Je me suis assise pour la regarder faire. Elle me montrait comment procéder et j’ai essayé », explique-t-elle.
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« Les gens ont apprécié ce que je faisais. »
Lorsque Rafiatou Zallé va livrer la coiffe à cette cliente, elle ne peut s’empêcher de l’apprécier. « La cliente m’a dit que c’était plus joli que les autres qu’elle avait commandés avec moi », rigole-t-elle.
Une autre fois, Rafiatou Zallé va encore confectionner deux coiffes avec la dame du marché de Nabi-Yaar pour une autre cliente. Mais, contrairement à la première cliente, celle-ci ne l’a pas appréciée.
Voulant à tout prix satisfaire sa cliente, elle va défaire les coiffes et les reprendre elle-même. Grâce aux petites notions qu’elle avait de ce métier, elle les a rendues encore plus belles et la cliente a validé.
Elle décide alors de rester dans la dynamique et d’en faire une affaire personnelle. « Depuis que les gens ont apprécié ce que je faisais, je ne suis plus repartie chez la dame au marché. J’ai continué mon apprentissage, seule à la maison. Comme j’avais déjà le matériel et les tissus, je prenais un peu, un peu pour confectionner et les gens admiraient », mentionne-t-elle.
Afin d’avoir la main, Rafiatou s’inspire des modèles qu’elle trouve sur les réseaux sociaux et affine son savoir-faire. Ses articles sont prisés pour les cérémonies telles que les mariages, les fiançailles, les filles d’honneur, les copines de la mariée et des occasions particulières.
La chance que Rafiatou Zallé a eu auprès de cette dame l’encourage à ne pas baisser les bras. La motivation pour ce métier est venue du fait que les coiffes ne sont pas très connues. Elle voit en ce travail, un business fructueux.
« J’ai vu qu’au Burkina Faso, ce n’était pas une activité populaire. Dans mon entourage aussi, les gens ignorent l’existence de cette activité. Je me suis dit que ça allait prendre, c’est parti de là », fait-elle remarquer.
« On peut en vendre 20 à 10 coiffes par semaine« .
Pour matériaux de base, elle utilise des tissus des aiguilles, des têtes de mannequin, des ciseaux, des fils, etc. Il lui faut 45 min pour faire une coiffe quel que soit le modèle. Au début, avoir la clientèle est très difficile et la publicité se fait de bouche à oreille. Elle n’avait pas non plus, un local pour exposer ses produits.
Mais, elle a au moins, des périodes où vraiment la demande est élevée comme les périodes de fêtes. Avant le carême, les gens ont tendance à beaucoup se marier et dans le mois de juin et juillet aussi.
Le prix varie en fonction des modèles, de 2500 FCFA à 5000 FCFA ou plus en fonction des accessoires utilisés pour la confection . « On peut en vendre 20 à 10 coiffes par semaine. Ça m’a rendue indépendante. Côté finance, j’arrive à survenir à mes petits besoins et je m’en sort bien », précise-t-elle.
Pour garder la clientèle, Rafiatou Zallé fait de petites réductions sur les prix des articles. Elle fait également des cadeaux et respecte le choix des clients.
Depuis quatre ans, Rafiatou Zallé est spécialiste de la confection des coiffes et éventails de cérémonie. Elle dispose maintenant d’une boutique, non loin du marché de Arb Yaar à Tanghin. Elle envisage agrandir son local, payer une machine de confection et varier ses produits.
Monique Savadogo
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