Dans le cadre de la rencontre bilan organisée à Bruxelles entre Jhpiego et l’ensemble des instituts et écoles engagées dans la collecte des données de la plateforme Performance Monitoring For Action (PMA) au niveau mondial, un atelier de dissémination des résultats du round 10 du projet a eu lieu, ce mardi 30 juillet 2024, à Ouagadougou à l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP). Cette rencontre se tient après chaque collecte de données.
Durant 10 ans, le PMA a servi d’outil national d’aide à la prise de décision en matière de santé de la reproduction au Burkina Faso. Le PMA a été utilisé dans quelques recherches telles que la fixation des cibles et le suivi des indicateurs de deux générations de plans nationaux, pour mesurer la prévalence contraceptive moderne, dans le cadre du forum national sur la covid 19, la prise en compte des résultats de PMA dans les annuaires statistiques de santé de 2017 à 2022 et dans le rapport sur l’état de santé de la population 2019 du Burkina Faso… etc.
Selon la chargée de mission Dr Euprasie Adjami Barry, représentant le ministre en charge de la santé Robert Lucien Kargougou, même si le taux de prévalence contraceptive est en baisse de 4%, cela ne décourage pas le ministère de la santé.
« Nous sommes un peuple résiliant. Avec la situation que le pays traverse actuellement, les résultats auraient pu être drastiques. Mais là, nous tenons encore. Il y a des solutions. Nous allons revoir nos stratégies », a-t-elle confié avant de poursuivre « Grâce aux cliniques mobiles qu’a reçu le ministère de la santé et de l’hygiène publique, nous espérons que l’offre de soin s’en retrouvera augmentée et nous pourrons aller vers le taux, l’excellence que nous avons connue et vers laquelle nous tendons », a-t-elle-ajouté.
Elle a par ailleurs, lancé un cri de cœur aux partenaires afin qu’ils se servent de leurs attributions et pouvoirs pour faire un plaidoyer pour la poursuite de la plateforme.
Pour l’investigateur principal de la plateforme PMA et Directeur adjoint de l’ISSP, Dr Georges Guiella, de façon générale, les difficultés du pays ont impacté probablement les indicateurs de santé.
Cependant, Il ne faut pas faire trop de fixation dans la légère baisse du taux de prévalence contraceptive. « Malgré un fléchissement au cours de ces dernières années, ce taux reste, l’un des meilleurs en Afrique de l’ouest, sinon le meilleur. Il y a de la résilience quelque part, pour le travail qui est effectué au quotidien sur le terrain que nous avons connu dans le taux de prévalence contraceptive », a-t-il-confirmé.
Malgré la baisse de 28% du taux de prévalence contraceptive, on constate la baisse du niveau des besoins non satisfaits. « On passe de 32% en 2014 à 16% en 2024. Ce sont des résultats excellents parce que c’est une conjugaison de plusieurs efforts. Les insuffisances constatées dans ses résultats ne sont pas insurmontables », a-t-il-martelé.
Il trouve dommage que ce round 10 soit le dernier. « C’est important de sauvegarder une telle plateforme. Nous sommes en train de voir avec le ministère de la santé pour rechercher de nouveau financement afin de pouvoir poursuivre la plateforme », a-t-il-conclu.
En rappel, la subvention de la fondation Bill et Melinda Gates arrive à termes en septembre 2024. Ce round 10 marque la clôture de cette plateforme.
Monique Savadogo
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