Ancien footballeur international burkinabé, Préjuce a su se faire un nom sur les terrains de football en évoluant dans plusieurs clubs prestigieux à travers le monde, notamment en Pologne, en Turquie et en France. En retraite, le footballeur reconverti en entrepreneur se fait discret. Ce jeudi, 11 juillet 2024, nous sommes allés à sa rencontre. Dans cet entretien exclusif, l’homme se prononce sur la situation actuelle du football burkinabè et en particulier, du football féminin.
Le Burkina Faso, par faute de stade homologué, dispute ses matchs de qualification de la coupe du monde 2026, à l’étranger. En quoi cela peut-il impacter, la prestation des étalons ?
Bien sûr, il y a cette différence entre jouer à l’extérieur et jouer dans son propre pays. Si vous remarquez, toutes les équipes qui jouent à domicile voient l’engouement des spectateurs qui viennent au stade.
Quand vous êtes sûr le terrain, vous vous dites, « On ne doit pas vraiment rendre cette population triste. Donc, ça vous permet de donner le meilleur de vous-même et de vous surpasser ».
Aujourd’hui, c’est vraiment un handicap et je pense que les autorités compétentes sont en train d’essayer de régler ce problème parce qu’elles comprennent la valeur de jouer au Burkina, la valeur que donne ses supporteurs à cette équipe.
Voyez-vous le Burkina Faso participer à la coupe du monde 2026 ?
Pourquoi pas ? Tout est possible ! Le football d’aujourd’hui, n’a plus de petite équipe. Si on tombe sur une forme impeccable de l’équipe nationale ça peut aller.
Regarder la dernière CAN par exemple, où il y a eu vraiment beaucoup de rebondissements. Il y a certaines équipes qu’on n’attendait pas et qui ont pourtant fait des merveilles.
Aujourd’hui, on a une équipe qui est capable. Il faut juste réformer pour mettre les bonnes personnes au bon moment, au bon endroit et puis, je pense que cette équipe peut encore nous faire rêver.
Y a-t-il une différence entre l’équipe de 2013 et celle d’aujourd’hui ?
Si. Il y a une différence. Mais, je n’aime pas faire la comparaison de génération parce que les générations ne se ressemblent pas. Ce ne sont pas les mêmes acteurs, les mêmes footballeurs et ce ne sont pas les mêmes mentalités.
Donc, je ne suis pas pour la comparaison des générations. Mais, comme je le dis, c’est une très belle équipe qui peut faire des merveilles. Ce que je demande aux gens, c’est d’essayer de ne pas faire cette comparaison parce que ça peut aller dans les deux sens.
Je préfère qu’on les laisse avec ce qu’ils ont déjà fait. C’est vrai qu’ils ne sont pas jeunes mais, une équipe nationale ne se forme pas en deux ou trois ans. Il faut leur laisser le temps. Dans les grandes équipes nationales, ce sont des gens qui sont restés quand même dix ans, huit ans, sept ans… Donc, donnez-leur, le temps de réformer cette cohérence ! C’est vrai qu’elle y est déjà mais, il faut qu’elle soit plus grande et plus forte.
Pourquoi le football féminin peine à prendre son envol au Burkina Faso selon vous ?
C’est un sujet qui est un peu, délicat. Mais, si on n’arrive pas déjà à faire avancer le football masculin, comment peut-on se pencher sur le football féminin ?
Aujourd’hui, le vrai défi du football burkinabè est de ramener le football masculin à un meilleur niveau et on aura l’occasion de se pencher sur les petites catégories ainsi que le football féminin.
Il y a eu un moment où le Burkina Faso était excellent dans les petites catégories mais, ce n’est plus le cas.
Donc, je préfère qu’on se penche d’abord sur le football masculin pour connaître les directives et les perspectives.
Le football féminin est quelque chose sur laquelle, on doit se pencher.
Votre fille décide de faire carrière dans le football. L’encouragerez-vous ?
Bien sûr ! C’est un métier, un sport et il n’y a pas de différence entre homme et femme.
Si vous regardez dans les autres pays, le football féminin est à un développement, pas possible. La Ligue des champions a une compétition féminine et la coupe du monde aussi.
Donc, le football féminin est quelque chose sur laquelle, on doit se pencher. Je ne dis pas que ça a le même impact que le football masculin. Mais, le football féminin a un grand impact dans le monde du sport.
Un dernier mot ?
Merci à vous pour ces petits échanges qui montrent qu’après le football, il y a une carrière et que des joueurs arrivent à s’en sortir.
C’est une belle initiative de retrouver certains joueurs et sportifs qui ont fait la fierté et je vous encourage, à aller dans ce sens.
Entretien réalisé par Abdoulaye Ouédraogo