Légume indispensable dans beaucoup de menus, le chou se fait rare depuis quelques temps. Il est difficile d’en disposer actuellement tant il est cher. Un véritable casse-tête aussi bien pour les ménagères que pour les commerçantes
Ne produisant pas cette denrée, certaines femmes achètent les choux pour les revendre. Les unes font leurs achats au marché de Larlé à Ouaga, hors de Ouaga à Bobo et Kongoussi tandis que d’autres se rendent dans les zones rouges au péril de leur vie.
Parcourir de longues distances avant d’avoir leurs marchandises est une préoccupation majeure. Selon Anifa Sana qui se rend jusqu’à Bobo pour acheter les choux et revenir les vendre à Ouaga, le travail est très difficile. « La rareté des pluies, le manque de techniques agricoles appropriées et la distance par rapport aux commerçants posent beaucoup de problèmes. C’est également difficile pour les agriculteurs de faire face à cette situation », a-t-elle expliqué.
Une commerçante de légumes a indiqué que la hausse du prix des choux ne dépend pas d’elle et de toutes ces autres femmes qui mènent la même activité. « Les clientes se plaignent des prix élevés, ce n’est pas de notre faute car autrefois, un sac de choux ne dépassait pas 15 000 francs CFA. Mais aujourd’hui, le prix a atteint 60 000 francs. C’est comme s’il allait pleuvoir sans qu’on ne voit même les nuages », se désole-t-elle.
De 15 mille francs à 60 mille francs, le prix du sac est devenu quatre fois plus coûteux. D’office, joindre les deux bouts devient moins facile.
La rareté des pluies et l’utilisation des outils archaïques dans les jardins est également, une difficulté.
Lire aussi : Cuisine : Pour vos repas, voici une astuce simple pour chasser l’odeur du brûlé
Un possible choix de menu
Rasmata, une cliente pense que le prix des choux est élevé en raison de l’insécurité car il n’y a plus suffisamment de terres cultivables disponibles. Elle qui raffole des choux se voit maintenant obligée de trouver des stratégies pour améliorer le menu. « On essaie souvent de mélanger la sauce avec des feuilles pour que ce soit agréable. Cela dépend parfois aussi du montant de la popotte », a-t-elle déclaré.
Selon Mme Sylvie (nom d’emprunt), « Si on n’a pas assez d’argent pour acheter des condiments, et que le prix du chou est de 500 ou 800, on est obligé de changer de menu ».
Pour résoudre ce genre de problème, Anifa Sana propose de s’accommoder aux exigences du moment en remplaçant les choux par des légumes ou les aubergines noires. Elle précise que le goût ne sera pas la même chose.
On peut aussi le faire avec les aubergines locales (coumba), les feuilles d’amarantes (bouloumboula), des oignons, du gombo, des épinards ou autres compléments possibles afin de donner un goût agréable à la sauce.
Anifa Sana pense qu’il reste encore bon nombre de choses à faire pour améliorer la situation. Une baisse significative du prix, un soutien financier aux agriculteurs, la dotation en équipement agricole et l’appui financier aux femmes qui pratiquent le jardinage favoriseront ensemble, une meilleure production de choux.
Latifa Esther (stagiaire)
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.