Faire de la farine, quoi de plus ordinaire. Mais, chez Sandrine Ouédraogo, faire de la farine a une autre connotation. En effet, partie d’une petite activité, elle réussit à mettre en place, une entreprise qui assure la production et la commercialisation de cette denrée alimentaire.
À l’école primaire, pendant la récréation, Sandrine Ouédraogo apprend déjà à vendre du pain ghanéen, fabriqué par sa mère. Plus tard, sa mère fonctionnaire, prend une disponibilité de quatre ans pour vendre du charbon, du bois de chauffe, et des prêt-à-porter. « Je faisais le CE2 en ce moment. Je l’accompagnais au grand marché, chercher les habits. C’est une période qui m’a beaucoup marquée », rappelle-t-elle.
Issue d’une famille maternelle commerçante, Sandrine Ouédraogo garde cette habitude et arrivée au lycée Bogodogo de Ouagadougou, elle continue en vendant des gâteaux, même après avoir décroché son Bac A. Puis, à l’université, elle a toujours sa glacière de jus qu’elle vend à ses heures creuses et un autre stock livré aux kiosques. Elle propose aussi des serviettes hygiéniques aux filles.
Elle a également fait des études anglophones à l’université Joseph Ki-Zerbo d’où elle sort avec un niveau maîtrise, soutenu par un master en gestion des projets, dans un institut privé de la place.
Depuis quatre ans, Sandrine Ouédraogo évolue dans l’entrepreneuriat. Son coup de Cœur, la vente la farine de maïs et des épices. Ce commerce trouve son origine dans son parcours familial et professionnel. « Je suis dans ce domaine par passion. La maman nous a injectés le virus du commerce, très tôt », relate-t-elle.
Un début difficile et timide
Depuis son enfance, Sandrine est habituée à consommer la farine concoctée par sa mère. Mais, des années après, elle se voit obligée de payer ce qui est proposé par les entreprises industrielles et vendu sur la place du marché. Malheureusement, ce produit ne répond pas vraiment, à ses attentes.
De plus, depuis le lancement de sa boutique, « L’épicerie d’or », les clients manifestent le besoin d’avoir de la farine. Avec ses sœurs, elle choisit donc, de perpétuer la tradition de la farine fait-maison, telle qu’héritée de sa mère. Voici comment son entreprise est née.
“C’est la maman qui produisait pour nous et on en profitait. Lorsque la maman avait un souci de santé, on allait acheter la farine au marché ou ailleurs, la qualité n’était pas bonne. Maintenant, nous produisons notre farine, soigneusement, manuellement avec tout le processus qu’il faut pour que ça soit comme si les clients l’avaient faite eux-mêmes, à la maison.” confie-t-elle.
Au début, la production se fait en petite quantité et l’écoulement très lent. L’une des difficultés rencontrées est de convaincre les clients d’essayer le produit. Avec le temps, ce défi est relevé.
Le nombre de clients augmente et l’entreprise s’affirme. “De bouche à oreilles, par recommandations, nous faisons maintenant, des expéditions hors de la ville de Ouagadougou comme Koudougou, Koupèla, Tenkodogo, Dédougou, un peu partout. Grâce à la farine, j’ai même découvert certaines localités du Burkina que je ne connaissais pas”, déclare-t-elle.
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“La hausse du prix des denrées jouent en notre défaveur”
Le commerce de cette denrée alimentaire subit l’influence du contexte économique. En effet, depuis 2020, elle exerce cette activité. Cette année, les prix ont beaucoup flambé car le sac de maïs est passé de 21 mille francs CFA à presque 25 mille. En moyenne, 20 sacs de maïs sont utilisés par mois. « Mais, nous gardons toujours les mêmes prix qu’auparavant, la quantité de la farine aussi dans le but de garder notre clientèle”, dit-elle.
Elle espère que le prix du maïs va baisser pour qu’elle puisse mieux rentabiliser et faire des stocks. Mais, en attendant, avec ses collaboratrices qui sont ses sœurs, elle essaie de s’adapter à la situation financière du marché. Confiante, elle affirme que la publicité de la farine se fait toute seule. « Quand le client est satisfait, non seulement il revient, mais il revient avec d’autres clients”, suggère-t-elle.
“ Il faut toujours tenir bon”
Selon Sandrine Ouédraogo, pour se lancer dans l’entreprenariat, il faut choisir un domaine qu’on aime. Ainsi, lorsque les difficultés se présentent, il sera possible de les relever. « Mais, si vous voulez, vous lancer dans un domaine parce que vous avez vu une autre personne le faire et s’en sortir, aux premières difficultés, vous allez abandonner. Il faut toujours tenir bon », conseille-t-elle.
Les perspectives de Sandrine Ouédraogo tournent autour d’une grande entreprise surtout, une usine ou une industrie, une forte main d’œuvre, des plateaux de séchage, un magasin de stockage, un moulin… et bien d’autres équipements.
Sandrine Ouédraogo et ses sœurs espèrent tomber sur des bailleurs de fonds qui vont croire en ce projet et les accompagner en financement pour qu’elles puissent atteindre leurs objectifs.
Monique Savadogo
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