Jeune fille, jeune femme et femmes au foyer sont touchées par l’envie d’aller à l’aventure. Certaines d’entre elles ont déjà pris le large. Trouver de meilleures conditions de vie et de travail est leur rêve. Qu’est-ce qui pourrait expliquer cette détermination à emprunter le chemin de la migration irrégulière ? Plusieurs raisons certainement.
Lorsqu’on parle d’épanouissement personnel, de mobilité pas forcément internationale, mais aussi à l’intérieur d’un village ou d’un foyer, il est clair que les personnes de sexe féminin ont moins de possibilité que les hommes. En effet, les femmes se retrouvent dans des situations très difficiles comparées aux hommes.
Cela s’explique par le fait qu’il y a encore des tabous, des obstacles socioculturels « Parce qu’on estime qu’elles sont assez vulnérables, soumises à différents types de menaces notamment dans les pays comme la Libye ou la Tunisie. On a constaté récemment que les migrant.es ont fait l’objet de rejet, de soumission. Certaines ont été réduites à l’esclavage », a soutenu Wendpayangdé Simporé, coordonnateur du projet « Épanouissement personnel comme alternative à l’émigration ».
C’est un projet de communication et de sensibilisation des jeunes mais également, de l’ensemble des acteurs qui s’intéresse aux questions migratoires et les enjeux de la migration, irrégulière.
Il met en exergue, les potentialités économiques, les potentialités de formation professionnelle et les possibilités d’épanouissement personnel à travers les initiatives socioéconomiques promises par les acteurs étatiques, les acteurs privés, les Organisations non gouvernementales (ONG) et les associations.
Garantir la jouissance des droits
Dans un contexte où, les droits socioéconomiques des femmes ne sont pas encore respectés comme il se doit, elles ne jouissent toujours pas de leurs droits à partir et à revenir.
Il va de soi que les nouvelles générations soient éduquées, sensibilisées sur les questions de droits, la protection des droits de la femme et les enjeux. « Pour moi, l’éducation est la plus importante. Mais, à côté, il est important que les pouvoirs publics puissent prendre des engagements à mener des actions qui promeuvent ces droits et en garantissent les jouissances. Le monde associatif peut aussi faire la sensibilisation », a insisté Wendpayangdé Simporé, le coordonnateur.
Thierry Somda, est expert en promotion pour le développement des entreprises et en marketing. Selon l’expert, les opportunités de formation et d’insertion professionnelle relativement aux femmes, au Burkina, au Mali et au Niger sont nombreuses. Mais, l’accès à la formation professionnelle est plus difficile à plusieurs niveaux. On a le cas des centres de formation avec hébergement qui n’ont pas de dortoirs spécifiques aux femmes, des toilettes pour femmes, etc.
Après, la formation, elles sont encore confrontées à d’autres réalités telles que se déplacer pour avoir une opportunité d’emplois. Si en plus de cela, elle a des enfants dont elle doit s’occuper, la situation devient compliquée. « Le fait que, leur fille se déplace pour aller ailleurs, étant seule est comme une forme d’échec aux yeux des parents. Ils estiment qu’ils ne sont pas assez responsables et vont s’inquiéter », a-t-il clarifié.
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« C’est la femme qui tient en main la famille ».
Chez la femme ou la jeune fille, lutter pour son épanouissement personnel est un défi permanent face aux obstacles. Elle doit se battre pour se former, avoir un emploi professionnel, être employée, être maintenue comme une employée et progresser. « Plus on autonomise les femmes, plus, on met en sécurité les communautés parce que c’est la femme qui tient en main la famille. Même dans les revues scientifiques, il est prouvé que, quand une femme a des capacités économiques, la famille mange mieux. Les enfants sont scolarisés, mieux soignés », a-t-il laissé entendre.
Autre suggestion, Jean Thierry Somda propose de mieux promouvoir et diversifier les métiers de vacances (job vacances ou camps vacances). De ses propos, il faut aller au-delà de la pâtisserie, la cuisine, la musique. « Si la fille est intéressée par l’électricité, la mécanique ou autres, qu’on lui permette d’y aller ! Qu’elle puisse accéder aux opportunités de formation ! C’est ça, qui est mieux », a souligné le consultant.
Françoise Tougry
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