Au cours du colloque ENDO-LAB (Laboratoire de l’Endogène) tenu le 13 juin dernier à Ouagadougou, la conseillère conjugale Karidia Sinka Dramé est revenue sur la compréhension du statut de la femme africaine et de la place qu’elle occupe au sein de la famille. Elle a traité des représentations et symbolismes de la femme dans la société traditionnelle de l’Ouest du Burkina.
Dans sa communication, Karidja Sinka Dramé a expliqué que les mandeka considèrent la femme comme un symbole de pureté. Elle aide la conscience collective à évoluer car elle joue un rôle fondamental dans la société. « C’est toujours les femmes qui font à manger, qui sensibilisent et qui font en sorte que les désirs et volontés du père de famille soient exécutés en conformité avec les lois et les principes de la société », a-t-elle affirmé.
Dans les communautés de cette localité, la femme n’est pas comme l’homme, un soleil qui apparaît tous les jours et se couche tout le temps, à l’Ouest. Mais, elle est changeante en termes de sentiments. Le sentiment féminin change en fonction de la lune ou de sa lune personnelle, c’est-à-dire ses menstrues.
La sensibilité et les changements ne doivent pas être considérés comme une opposition au développement social mais plutôt, un complément d’énergies solaire et spirituelle qui entretient la vie au quotidien. « L’entretien de la vie que la femme symbolise est une sorte de reflets doux, tendre, affectif et pédagogique, capables d’engranger des meilleurs résultats dans un cocktail d’us, de coutumes, de traditions, de religions, pour que la sagesse se manifeste dans le comportement », a précisé la communicatrice.
Garder la flamme bien allumée
Pour Karidja Sinka Dramé, les femmes étant dans les familles ont intérêt, à garder la flamme de la féminité bien allumée.
Par l’habillement, la femme se couvre. Lorsqu’elle doit se présenter ou présenter sa nudité, elle le fait exclusivement avec son époux avec qui, elle partage des moments d’échanges et de communication. Cela permet de résoudre les problèmes les plus intimes et les plus difficiles, sous forme de dialogue constructif.
« Traditionnellement, à l’Ouest, une femme en général, doit se taire. Mais, elle conseille la nuit. Ce rituel qui se passe entre l’homme et la femme, ce respect mutuel, ces échanges et partages d’idées font que les hommes ont de belles idées demain à la réunion sous l’arbre à palabre. Ce sont les femmes qui sont à la base », a mentionné la psychologue.
Karidja Sinka Dramé a, par la suite, invité les femmes à développer cet art du dialogue constructif dans la chambre conjugale. En plus, elle encourage les femmes à travailler pour équilibrer les familles.
« C’est dans les familles stables que les enfants peuvent trouver la paix, étudier, réussir et partager des moments agréables. Par exemple, les contes, les mythes et légendes enseignent aux enfants, les bons comportements », a souligné la conseillère de famille.
Françoise Tougry
Monique Savadogo