La 1re édition des Journées d’Études de la filière AGAC (Arts, Gestion et Administration culturelles) s’est déroulée du 14 au 15 juin au sein de l’université Joseph Ki-Zerbo, à Ouagadougou. Il s’est agi pour les organisateurs de faire un bilan des acquis engrangés depuis la création de la filière en 2004 afin de jeter les bases d’une relance dynamique et plus attrayante. Les portes se sont refermées sur une note de satisfaction.
La cérémonie d’hommage particulier en mémoire du Pr Jean-Pierre Guingané, père fondateur de AGAC a été le clou de l’évènement. On note également des actes de reconnaissance en faveur des enseignants retraités pour le travail abattu au cours de ces deux décennies. Cette gratitude a été marquée par des attestations, des écharpes d’honneurs, des portraits et des témoignages. Aussi, aérobic, expositions d’œuvres artistiques, panels, réseautage, partages d’expériences sont entre autres, les activités qui ont meublé cette édition. A cela s’ajoute, la désignation d’un coordinateur des Alumni de la filière en la personne de Célestin Zongo, Analyste au Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD).
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Des défis à relever
20 ans après sa création, la filière reste encore timide d’où cette activité qui vise à la propulser sous le feu des projecteurs, promouvoir les compétences des diplômés et inviter les nouveaux étudiants à plus de professionnalisme.
Ceux qui ont pu intégrer le marché de l’emploi ont souligné les difficultés rencontrées sur le terrain sous leurs casquettes d’administrateurs culturels et les opportunités qui s’offrent à eux. Ce qui fait dire à Dr Jacob Yarassoula Yarabatioula, « Les promoteurs des structures événementielles et diplômés de la filière AGAC ont un rôle à jouer dans le développement du secteur culturel de par les connaissances qu’ils ont acquises pendant leur formation. Ils apportent leur contribution au développement des entreprises culturelles et forcent le rôle de la culture comme vecteur de changements sociaux », a laissé entendre le chef de la filière.
Depuis sa mise en place, plus de 300 étudiants ont été formés en licence et master dans le domaine des arts dramatiques, arts plastiques, gestion et administration culturelles.
Nous pensons que nous avons suffisamment produit, dit Dr Jacob Yarassoula Yarabatioula. Mais, il y a encore de nouveaux défis notamment, permettre à AGAC de se positionner comme une réponse en lien avec les industries culturelles et les phénomènes comme l’intelligence artificielle.
L’un des défis déjà relevé est la réalisation de cette première édition qui s’achève sur une note de satisfaction. « C’est une mobilisation qui nous rassure que les hommes, les femmes et les jeunes de ce pays veulent la formation pour impacter le secteur culturel », a-t-il relaté.
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Un changement considérable
L’étudiante en fin de formation Eléonore Kocty a des regrets au regard des multiples frustrations qu’elle a essuyées au niveau de la scolarité. « Tu dis que tu viens de la filière AGAC et on te demande AGAC, c’est quoi ? C’est comme si le système n’a pas enregistré que nous faisons partie de l’UO. Même si certaines personnes acceptaient nous rendre service, d’autres nous disent simplement qu’elles n’ont pas les données dont on a besoin ou bien, elles nous disent clairement qu’elles ne connaissent pas la filière. On a vraiment été confrontés à ça. Ça s’explique aussi par le fait que le Pr Jean-Pierre Guingané venait de nous quitter », s’est-elle remémorée.
.A présent, un regard dans le rétroviseur souffle le vent du changement et l’amélioration des conditions de travail. Eléonore Kocty a tenu à signaler ces mutations. « Avant, on laissait beaucoup de temps aux étudiants. C’est à dire que les cours n’étaient pas très rapprochés et les gens ne s’appliquaient pas pour faire la formation. Beaucoup venaient mais, quelques temps après, ils repartent parce qu’ils étaient surtout intéressés par l’argent. Aujourd’hui, le cadre d’étude a été amélioré, les persiennes sont remplacées par des vitres. On a la climatisation, du café pour les étudiants, les sorties pédagogiques et il y a toujours une occasion pour se retrouver, tels que les évènementiels, les placements en stage … », a-t-elle témoigné.
École de vie où se partagent les expériences, cadre d’échanges entre diplômés et étudiants, la 1re édition des Journées d’Études de la filière AGAC a connu un engouement autour du thème « Rôle et place de l’administrateur culturel dans le développement des industries culturelles et créatives au Burkina Faso ».
Françoise Tougry
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