Il se tient à Ouagadougou, ce 13 juin 2024, le colloque ENDO-LAB (Laboratoire de l’endogène) portant sur « Le Culturel, le Spirituel, le Cultuel » avec la participation d’éminentes personnalités du monde de la culture, mais aussi des savoirs endogènes et religieux.
Le colloque vise à passer en revue les thématiques du dialogue interreligieux, du dialogue intergénérationnel mais également, du dialogue interculturel. Les participants vont échanger autour de ces trois panels. Le panel 2 est spécifiquement consacré à l’expertise des femmes dans le domaine des traditions et langues avec Dr Awa Tiendrebéogo 2e jumelle, maître de conférence de linguistique par ailleurs, secrétaire permanente de la promotion des langues nationales. Concernant traditions et genre, Juliette Kongo, la promotrice du musée de la femme traite des représentations et symbolismes de la femme en pays moaga tandis que l’écrivaine et psycho-communicatrice Karidia Dramé se penche sur les représentations et symbolismes de la femme dans la société traditionnelle de l’Ouest du Burkina.
En leçon inaugurale intitulée Faso palabre, Dr Dramane Konaté a développé trois aspects majeurs des coutumes et traditions à savoir le culturel, le spirituel et le cultuel.
Au titre du culturel, il a abordé la promotion des langues nationales, la médecine traditionnelle, les mets locaux, la vannerie, la poterie, la typologie des nattes et tresses, la conservation des bosquets, les masques, les devinettes, les jeux de waré….
Du point de vue spirituel, il a mentionné trois axes dont le spiritisme, le mysticisme et l’occultisme. Le spiritisme est la capacité à convoquer l’esprit des morts. Le mysticisme renvoie au transfert spirituel sur le mystère. C’est-à-dire, croire aux choses surnaturelles telles que la foudre, le tourbillon, la paume qui gratte, l’œil qui clignote, etc.
Pour ce qui est de l’occultisme, c’est le fait de croire que les morts ne sont pas morts. C’est par exemple, le cas de la réincarnation où l’esprit du mort transpose dans le corps d’une autre personne vivante parfois, avec des traits distinctifs de quelqu’un qui a existé.
Quant au cultuel, c’est une croyance liée à la foi, à la piété, au sentiment religieux.
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Selon Dr Dramane Konaté, secrétaire exécutif de GENESIS, ce n’est pas le rôle de l’État, garant de la laïcité de venir développer ces thématiques. C’est pourquoi, le Groupe d’Expertise et de Normalisation Endogènes des Symboles, Initiatives et Savoirs (GENESIS) a estimé qu’il est de bon ton, d’apporter sa contribution à travers cette instance de réflexion.
L’objectif est d’échanger autour de ces grandes problématiques et le laboratoire endogène (ENDO-LAB) a été mis en place pour apporter des réponses aux différentes préoccupations. Au nombre des préoccupations, on note le rôle de la femme dans la société traditionnelle, le lien entre jeunesse et tradition, comment les jeunes peuvent-ils se réapproprier les valeurs et les traditions du Burkina Faso dans cette société moderne… ?
« On vient à ce colloque pour essayer de clarifier non seulement les concepts pour ce qui concerne le culturel, le spirituel et le cultuel et également pour édifier l’opinion publique nationale sur les enjeux et les défis que nous avons relevés en matière de consolidation, de valorisation, de promotion de nos traditions. Le colloque avait sa raison d’être », a-t-il expliqué.
Le secrétaire exécutif a indiqué qu’au sortir de ce colloque, un livre blanc verra le jour. Ce Livre blanc que GENESIS ambitionne d’ éditer, en français et en langues, devra permettre de cerner les enjeux et les défis pour une meilleure connaissance du culturel, du spirituel et du cultuel au Burkina Faso.
Françoise Tougry
Monique Savadogo
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